TRIBUNE
Bilan des écologistes lyonnais aux élections municipales de 2014
"Ce bilan est de toute évidence négatif, ce qui était parfaitement prévisible. L’enjeu du premier tour de ces élections, compte tenu de la position toujours dominante de Gérard Collomb et de la dispersion des forces alternatives de la gauche, était clairement de peser au maximum afin de négocier, au deuxième tour, un infléchissement significatif de la politique suivie à Lyon et dans le Grand Lyon. Ce qui permettait d’envisager une alternative forte à l’horizon 2020. Il s’agissant donc, pour les écologistes, partis avant tous les autres, de jouer un rôle d’unificateurs avec toutes les forces potentiellement disponibles, les socialistes dissidents (GRAM), le Front de gauche (dont le PC), les alternatifs, les écologistes décroissants, etc…
La stratégie choisie dès le départ, l’appel « Pour un nouveau souffle », portait déjà en germe une attitude dominatrice et sectaire. L’invention d’un nouveau collège, les « signataires » était porteuse d’une confusion ultérieure. Cet appel a lamentablement échoué, guère plus de 300 signatures, dont la moitié de militants EELV, alors qu’il existe, à Lyon, des milliers d’écologistes actifs mais non encartés. Ce label a été promptement retiré au profit de celui, peu communicatif, de « Inspirez Lyon ». Aveu implicite.
Les négociations avec les partenaires potentiels, ont été conduites par des personnes hostiles à l’alliance à gauche. Alors qu’il était parfaitement possible de trouver un accord sur le fond (voir le projet d’accord programmatique avec le Gram et les programmes respectifs des listes écologiste et Lyon citoyenne et solidaire), on a privilégié les questions de personnes et de forme. Le choix de « partir seuls », en s’alliant avec des groupuscules pseudo écologistes, comme CAP 21 et le MEI, signait l’échec annoncé.
Les résultats du premier tour l’ont confirmé : 8,90 % pour EELV, 7,56 % pour Lyon citoyenne et solidaire (dont 33 % dans le premier arrondissement) et seulement 35,76 % Pour Collomb. Unies, ces deux listes auraient pu créer une dynamique et approcher les 20 %, affaiblissant encore plus la liste du maire sortant. Au lieu de cela, Collomb a « négocié » avec les deux listes en position de force, refusant toute discussion sur le fond et posant une exclusive personnelle sur le premier arrondissement. L’accord sans principe d’EELV, portant uniquement sur des postes, a conduit à un soutien ultérieur sans contenu. Ce qui a entraîné la révolte de la majorité des militants lyonnais d’EELV qui ont imposé à la direction une absence de participation à l’exécutif. L’affrontement suicidaire dans le premier arrondissement entre Emeline Beaume, nouvelle tête de liste de Collomb, et Nathalie Perrin-Gilbert a donné le résultat que l’on connaît. EELV a achevé de se discréditer gravement.
Résultat final : 15 élus écologistes dans 7 arrondissements, minoritaires dans trois, 3 conseillers municipaux (au lieu de 9 en 2008), plus aucun adjoint ou maire (4 + 1, en 2008, dont 4 ont rallié Collomb !) et certes 5 élus au Grand Lyon mais si celui-ci échappe à Collomb –ce qui est tout à fait possible- à quoi cela servira t-il ? Il faudra également compter avec les autres élus du Rhône.
En tant que membre du Comité d’Animation et du bureau du Groupe EELV de Lyon jusqu’en novembre 2013 (après 23 ans de parti), j’ai lutté pour l’union à gauche de Collomb et pour un fonctionnement démocratique et transparent de ce groupe. J’ai échoué et j’ai été écarté, de manière malhonnête, de la tête de liste dans le 2e arrondissement. J’ai donc quitté le mouvement et je me suis engagé dans la construction d’une nouvelle alternative politique à Lyon et au-delà, avec les militants de gauche et écologistes qui le souhaitent"
Michel JOUARD, militant écologiste depuis 30 ans, militant de terrain reconnu, dans le 2e arrondissement et au-delà.
témoignage intéressant… les sauces et les cuisines gaspillent de belles énergies…
Je ne connais pas ce Monsieur et suis bien d'accord avec lui sur l'absence d'accord GRAM-FDG-EELV pour les municipales mais...son principal problème n'est-il pas un manque criant de reconnaissance ? Lorsque l'on est vraiment un 'militant de terrain reconnu', est-il vraiment besoin de le préciser ?