Dans un tweet, la députée LREM de la 5e circonscription du Rhône n'a pas hésité à faire part de la remarque de son enfant pour ajouter sa pierre à l'édifice de la critique sur la Une du magazine Le Monde qui a suscité une vague d'indignation ce week-end.
Les courriers de lecteurs du magazine Le Monde affluent depuis trois jours à la rédaction pour fustiger la dernière Une. Dans un nouvel éditorial d'excuse paru ce lundi, le directeur du Monde expose la critique : "le dispositif visuel employé assimilerait la représentation du président de la République, Emmanuel Macron, à l’imagerie des dictateurs du XXe siècle, et particulièrement à celle utilisée pour Adolf Hitler". Face à cette image, de nombreux élus de la République en Marche sont montés au créneau sur les réseaux sociaux, n'hésitant pas à raconter les échanges au sein du cercle familial en cette période de fête. C'est ainsi que la députée du Rhône Blandine Brocard raconte à ses followers la réaction de son fils de 7 ans.
Mon fils 7ans : -«Maman, pourquoi on dirait qu’il y a la guerre en France ? C’est pas vrai. Et pourquoi on dirait que Macron il est très méchant?»
-«C’est ce que les journalistes ont voulu faire croire».
-«Mais... un journaliste, il ´ doit pas justement dire la vérité ?»
- ... pic.twitter.com/twxmAZH75E— Blandine Brocard (@BBrocard) 30 décembre 2018
"Je n'instrumentalise pas mes enfants"
Contactée, la députée confie ne pas avoir pensé "déchaîner les passions" par ce tweet."Je n'instrumentalise pas mes enfants, défend-elle. Mon fils, qui n'a évidemment pas toutes les références historiques, trouve cette image très violente. Elle biaise la représentation de la France qu'on peut avoir. Effectivement, il y a des mouvements sociaux qui sont légitimes, que j'entends. En revanche, c'est presque une caricature de ce qu'il se passe et un rappel à des faits historiques qui n'ont rien à voir", plaide Blandine Brocard.
Plusieurs internautes n'ont pas manqué de mettre la députée face à un autre de ses tweets pour défendre la liberté de la presse après les manifestations de Gilets Jaunes aux sièges du Parisien, de Ouest France ou de Cnews. "L'un n'empêche pas l'autre", répond l'élue. "Je suis pour la liberté de presse, quoi qu'elle dise, du moment que la presse recherche la vérité et essaye d'avoir des jugements rationnels et représentatifs. À partir de là, se poser des questions sur ce genre de Une est légitime". La députée reproche ainsi au magazine de montrer "juste une partie de ce qu'est la France actuellement" en focalisant sur "les dérapages, les actes violents, extrémistes et une confrontation d'une partie des Français – qui n'est pas l'intégralité du peuple – et le président démocratiquement élu depuis un an et demi".
Provoquer le grand débat national... pas le référendum d'initiative citoyenne
Pour sortir de la crise et "avoir toutes les remontées des français", l'élue plaide en faveur du grand débat national annoncé par Emmanuel Macron dès le mois de janvier, pour lequel elle envisage de s'impliquer activement. De là à franchir le pas en faveur d'une revendication majeure des Gilets Jaunes avec les référendums d'initiatives citoyennes ? "L'outil qui permettrait aux Français de s'exprimer en dehors des seules élections, on peut tout a fait comprendre qu'il soit demandé. Je me suis engagé en politique, entre autres, pour que la démocratie puisse s'exprimer à la base. Entre les élections, sur des sujets majeurs, on peut envisager de mettre en place un outil, au-delà des sondages, qui sont ce qu'ils sont. Mais est-ce que cela passe par le référendum d'initiatives citoyennes ? Je n'en suis pas certaine". Sur cette question, "la réflexion est en cours" selon la députée.
Tiens, elle existe? Quand aura-t-elle une permanence pour ses électeurs?
Renseignez-vous... sa permanence est à Neuville-sur-Saône depuis septembre 2017.