Cet après-midi seront élus les nouveaux administrateurs du Sytral. Si Béatrice Vessiller (EELV) ne rempile pas, d’autres poids lourds de la politique lyonnaise devraient y faire leur entrée. Va-t-on enfin assister à des débats sur la politique de transport ?
Bernard Rivalta sera soulagé. Cet après-midi, seront désignés au Grand Lyon les élus qui iront siéger au Sytral. Sa bête noire, Béatrice Vessiller, n'en sera pas. Elle est désormais vice-présidente à la communauté urbaine, avec sans doute une délégation à la rénovation thermique à la clé. Les écologistes vont proposer le nom de Pierre Hémon, ex-adjoint lyonnais, pour lui succéder. Lui n'a pas de "passif personnel" avec le président du Sytral. Pour autant, il devrait défendre les mêmes dossiers que Vessiller – la ligne C3, les projets A7 et A8 – et contester la desserte du Grand Stade.
Bernard Rivalta sera contrarié. L'UMP a prévu de muscler sa représentation en soumettant au vote les noms de François-Noël Buffet, Michel Havard et Philippe Cochet. Soit les trois leaders de l'opposition communautaire. Ils remplaceraient Robert Thevenot et Bruno Gentilini, qui n'avaient jamais eu l'heur de déplaire à la présidence. Un message politique est envoyé, à quelques mois de la naissance de la métropole. Fini le syndicat technique élu au 3e degré : la politique va se mêler de transport.
Bernard Rivalta sera agacé. Le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret, a prévenu qu'il faudrait compter avec lui pour présider aux destinées de la métropole. Il veut se faire entendre au Grand Lyon... et au Sytral. Il va en effet se porter candidat cet après-midi pour siéger lui aussi au conseil d'administration du syndicat de transport. Or Rivalta l'aime autant... que Vessiller. En effet, le maire de Villeurbanne l'avait chassé de ses listes en 2008 et le président du Sytral avait dû se trouver un point de chute, à Vénissieux. Il y a quelques semaines, après la réélection de Gérard Collomb à la tête de la communauté urbaine, Rivalta avait ostensiblement chahuté le discours de Bret. Celui-ci lui rendra-t-il la pareille ?
Se pose la légitimité de B. Rivalta dans ce poste ; élu simplement conseiller municipale de Vénissieux, il doit sa place à la démission du tête de liste qui ne pouvait cumuler cette fonction avec celle de salarié du Grand Lyon. Le Sytral est un lieu éminemment politique, c'est là en partie que se dessine le profil de l'agglomération, il est temps que les politiques prennent le pas sur les techniciens.
Quand aura-t-on enfin quelqu'un d'intègre et de dynamique au SYTRAL ? Pourquoi reconduire ce dinosaure ?