Le 19 septembre, Bruno Gollnisch donnera une conférence sur la civilisation japonaise à la Traboule. C’est la première fois qu’un dirigeant du Front national intervient officiellement dans le local des Identitaires à Lyon.
À quelques mois des municipales, l’information n’est pas anodine. Bruno Gollnisch, député européen, conseiller régional et membre du bureau politique du FN, sera le 19 septembre à la Traboule, le local des Identitaires, dans le Vieux-Lyon. Il y donnera un cours sur la civilisation japonaise, dans le cadre des soirées du Cercle de Précy, le club de réflexion des Identitaires, qui avait déjà accueilli Robert Ménard en février 2013. “Officiellement, c’est la première fois qu’un membre du FN vient à La Traboule”, confirme Damien Rieu, porte-parole des Jeunes Identitaires.
Gollnisch : “Le réflexe identitaire part d’un bon mouvement”
Joint par téléphone, Bruno Gollnisch confirme l’information. Il évoque dans un premier temps son ouverture au débat : “Si M. Mélenchon et M. Besancenot m’appelaient, je me rendrais à cette invitation.” Avant d’expliquer, confus, que “même si la soirée se tient au local des Identitaires, c’est une autre entité, l’association Le Cercle de Précy, qui l’organise”. L’ancien numéro 2 du FN assume toutefois sa présence chez les Identitaires : “Je crois que le réflexe identitaire part d’un bon mouvement. Mais ils ne devraient pas se laisser aller au régionalisme. Les Identitaires devraient le comprendre et rejoindre le FN.” Le 19 septembre, l’ancien professeur de l’université Lyon 3 donnera à la Traboule une conférence sur “La civilisation japonaise”. “Mais, si des jeunes veulent me poser des questions politiques, j’y répondrai”, avoue Bruno Gollnisch, qui pourrait se présenter à Hyères aux prochaines municipales, “sans certitude”.
“Au cas par cas pour les municipales”
Jointe par téléphone, la direction du Front national ne souhaite pas faire de commentaires sur la présence d’un cadre du FN chez les Identitaires. “Bruno Gollnisch est maître de répondre à ces questions”, explique le service communication du Front. Au niveau local, comme au niveau national, les rapprochements entre les deux mouvements commencent pourtant à être perceptibles. L’étiquette “Rassemblement Bleu Marine” (RBM), qui permet à tout sympathisant d’un autre parti de rejoindre les listes du Front, facilite la tâche. “Ce sera au cas par cas pour les municipales”, explique Bruno Gollnisch. En coulisses, les Jeunes Identitaires, rompus au militantisme, sont pourtant recrutés par les cadres du Front. “Les Identitaires ont pour mission de s’investir sur les listes patriotes. Ce seront en priorité des listes RBM, voire Divers Droite ou UMP”, confie Damien Rieu.