L’eurodéputé Bruno Gollnisch appelle à l’unité du Front national. “S’il y a des différences sur les valeurs, il faut en débattre”, estime-t-il, affirmant que Marine Le Pen lui a assuré verbalement que le parti “avait gardé les mêmes fondamentaux”.
Alors que Jean-Marie Le Pen doit s'expliquer ce lundi devant le bureau exécutif du Front national pour ses récents dérapages, son ancien lieutenant, Bruno Gollnisch, s'est exprimé sur France Info. Sans surprise, il continue d'apporter son soutien au président d'honneur du FN. Selon lui, Jean-Marie Le Pen ne prend pas en otage le Front national, comme le soutient le député du Gard Gilbert Collard.
"Je crois que c'est grâce à l'action de Jean-Marie Le Pen que beaucoup de gens sont élus aujourd'hui députés, sénateurs, députés européens. En un temps où on a fait manifester des millions de Français au nom de la liberté d'expression, il serait paradoxal que le seul qui en soit privé soit Jean-Marie Le Pen", juge Bruno Gollnisch, qui se défend d'être le porte-parole de Jean-Marie Le Pen, pas plus que celui de Marine Le Pen.
"Je suis pour la liberté d'expression, pour l'irrespect à l'égard du discours officiel. Je suis pour récuser les tabous que des gens qui ont mis le pays dans l’état dans lequel il se trouve actuellement essaient d'imposer pour brider le discours", affirme l'ancien conseiller régional rhônalpin, qui appelle à "l'apaisement et [à] l'unité du mouvement".
“En quoi avons-nous changé ?”
Mais se pose alors la question du fond. Y a-t-il une rupture entre l'héritage laissé par Jean-Marie Le Pen à sa fille et à son parti et la ligne de Marine Le Pen ?
"S'il y a des différences sur les valeurs, alors il faut en débattre, de manière paisible. Si nous avons changé d'idées, de programme ou de conviction, en quoi avons-nous changé ? J'ai posé la question à Marine Le Pen, qui m'a assuré verbalement que non, nous avons gardé les mêmes fondamentaux. Par conséquent, j'avoue que je ne comprends pas très bien ce débat. Mais je comprends qu'en tant que présidente elle souhaite que Jean-Marie Le Pen n'engage plus par sa parole le Front national", assure Bruno Gollnisch.