L'information est passée sous silence cette rentrée. Pourtant l'ancien n°2 du FN a bien rendu son tablier depuis le 1er septembre à Lyon 3. Il se concentrera désormais sur ses activités politiques, en particulier européennes.
L'information n'a pas fait grand bruit cette rentrée, pourtant Bruno Gollnisch, président du groupe FN au conseil régional, ancien dauphin de Jean-Marie Le Pen et député européen a bien obtenu son départ à la retraite anticipé depuis le 1er septembre. Il ne délivre plus de cours de langue et civilisation japonaises à l'université Jean Moulin.
"Je quitte Lyon 3 pour convenance personnelle"
Information confirmée ce vendredi après-midi par l'intéressé, attablé à Confluence avec Christophe Boudot, président de la fédération départementale du FN et ses collègues du conseil régional où il préside toujours le groupe FN. "Malgré l'attrait que j'ai pour la vie universitaire, je quitte Lyon 3 pour convenance personnelle car j'ai du mal à concilier mes horaires de cours avec mes activités politiques, surtout depuis que j'ai pris la présidence de l'Alliance européenne des mouvements nationaux (AEMN)". Depuis un an, Bruno Gollnisch multiplie en effet les déplacements en Europe. La semaine prochaine, il sera notamment à Budapest en Hongrie pour le congrès de son mouvement, du 21 au 22 octobre.
Interdit de cours à Lyon 3 pendant cinq ans suite à une décision du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) en mai 2006, Bruno Gollnisch enseignait de nouveau à Lyon 3 depuis septembre 2011. Il avait été suspendu pour des "propos discriminatoires à la déontologie universitaire et pour faute disciplinaire grave portant atteinte à la réputation, à l'ordre et au bon fonctionnement de l'université jean Moulin Lyon 3".
"Tourner la page sur l’une des heures les plus sombres" de l'université selon l'UNEF
Il affirme néanmoins que ses cours se sont "parfaitement déroulés" en 2011 à Lyon 3 et que ce ne sont pas "les 200 étudiants d'extrême-gauche qui ont manifesté à son retour, dont aucun n'assistait à ses cours et dont la plupart n'étaient d'ailleurs même pas étudiants à Lyon III" qui l'ont fait renoncer cette année.
L 'UNEF s'est félicité ce vendredi de l'annonce du départ de Bruno Gollnisch de Lyon 3. Cela permettra à l'université lyonnaise de "tourner la page sur l’une des heures les plus sombres de son histoire" selon le syndicat étudiant. "L’université française, porteuse de valeurs républicaines, ne peut être une tribune pour l’intolérance, le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie" développe l'UNEF dans un communiqué. Bruno Gollnisch assure qu'il n'a jamais fait de politique dans ses cours et que les propos pour lesquels il a été exclu de Lyon III ont été tenus à l'occasion "d'un montage", loin des bancs de la faculté.