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Crédit : Fanny Mokas

Budget de Lyon : la Ville affronte la crise avec des marges de manoeuvres

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Crédit : Fanny Mokas

Lors du débat d'orientation budgétaire ce lundi, Gérard Collomb a souligné que l'endettement de la collectivité a reculé ces dernières années. Les marges dégagées lui permettent d'accélérer ses investissements avant la fin de son second mandat. Malgré le gel des dotations de l'Etat, les rentrées fiscales qui s'amenuisent et les prix de l'énergie en hausse.

D'abord le contexte : les incertitudes de la situation budgétaire américaine, la zone euro "épicentre de la crise" et l'économie française promise à une croissance zéro, à un taux de chômage plafonnant à 10,6% l'an prochain, et une baisse de 30 milliards d'euros de déficit, "un effort historique", selon Richard Brumm, adjoint aux Finances. Ensuite, les contraintes qui pèsent sur Lyon : des prix de l'énergie en hausse de 1,2 million d'euros, le gel des dotations de l'Etat (- 2 millions d'euros en 2013), le fléchissement des droits de mutation et la hausse des mécanismes de péréquation à destination de communes plus désargentées (1,6 million d'euros en, 2013).

170 millions d'euros d'investissement en 2013

Et malgré cela, la Ville affiche une santé financière insolente. Ce lundi était organisé le débat d'orientation budgétaire. D'aucuns objecteront que la municipalité avait augmenté les impôts de 6% en début de mandat. D'autres que Lyon a toujours été une ville riche, avec des rentrées fiscales qui feraient pâlir la plupart des autres métropoles françaises. Il n'empêche, alors que la conjoncture se retourne avec brutalité, la Ville peut être confiante. Elle aborde cette phase difficile avec un endettement qui a reculé ces dernières années, revenu aux niveaux de 1999. "En France, il a augmenté dans le même temps de 111%", a comparé Gérard Collomb.

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Voilà qui lui permettra d'investir l'an prochain pour un montant de 170 millions d'euros. Au programme le parc Sergent Blandan, la première tranche de la réfection de la piscine du Rhône, l'espace Montchat (salle de spectacle, MJC et locaux associatifs), et trois groupes scolaires. Cette dynamique contraste, dit Collomb, avec les autres villes française où "l'on ne voit aucune grue". Au total, 650 millions d'euros seront engagés sur ce mandat. Bien sûr, la municipalité souligne ses efforts, une "masse salariale maitrisée", des subventions aux associations stabilisées autant que possible. Des mesures cependant dérisoires au regard de certaines collectivités de pays européens "obligées de réduire les salaires de fonctionnaires de 25%", comme l'a reconnu le maire de Lyon.

Geourjon veut supprimer la Ville de Lyon

L'opposition n'a toutefois pas manqué d'arguments, mais égratignant surtout la gestion socialiste du gouvernement français. "Quand ça avance mal, c'est la faute de l'Etat, quand ça avance bien, c'est grâce à la Ville", a aussi ironisé Christophe Geourjon (centristes et démocrates). Et d'avancer une proposition iconoclaste : supprimer tout bonnement l'échelon administratif de la Ville, transférer la proximité aux mairies d'arrondissements et les grands dossiers à la communauté urbaine. Denis Broliquier (Lyon divers droite) a dénoncé "des orientations réalistes mais sans horizon". Dans la même veine, Laurence Balas (UMP) a fustigé "une gestion au jour le jour", et en particulier "une gestion des personnels conflictuelle".

L'écologiste Pierre Hémon a rappelé l'urgence sociale qui oblige les services municipaux : "plus de mille repas par jour sont servis chaque midis par les restaurants sociaux" au moment du déjeuner. La fièvre économe n'a pas frappé Nicole Gay (groupe communiste) qui a exhorté le maire de Lyon à "ne pas s'interdire à embaucher des agents supplémentaires", notamment dans les équipements nouveaux. Celui-ci lui a répondu, affirmant qu'il "continuera à mener des politiques qui ne mènent pas dans le mur".

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