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© Robin Favier

Budget : Gollnisch trouve Queyranne "de moins en moins socialiste"

Les élus régionaux ont voté le premier budget de ce second mandat de Jean-Jack Queyranne le 17 décembre. Face à la stagnation des recettes, l'exécutif a dû tenir les dépenses de fonctionnement, et raboter l'investissement. Même si celui-ci progresse, hors achat du nouvel Hôtel de Région.

"Nous avons voulu donner des vitamines à notre région". Jean-Jack Queyranne a défendu ce vendredi son premier budget post-réélection. Un budget aussi post-crise, encore marqué par la baisse des recettes fiscales et le coup de vis donné par le gouvernement sur les dotations de l'Etat. Conséquence : les dépenses de fonctionnement ont été corsetées, à 1,6 milliard d'euros (inchangé par rapport à 2010). Les grands postes de dépense restent les transports (560 millions d'euros, investissement et fonctionnement), les lycées (552 millions d'euros), la formation (488 millions d'euros).

Vice-président en charge des Finances, Jean-François Debat a insisté sur la bonne tenue de l'investissement (772 millions d'euros). Ce poste est stable si l'on retire la construction exceptionnelle de l'hôtel de région à la Confluence, fait-il valoir. "Au début du premier mandat, nous dépensions 450 millions d'euros pour l'investissement contre 680 à présent, hors Hôtel de Région", précise-t-il. Parmi les grands projets à venir en 2011, le lancement d'un fonds régional d'investissement destiné aux PME, et la création d'une société d'économie mixte spécialisée dans les énergies renouvelables qui apportera conseils et ingénierie aux collectivités locales. En comparaison, le budget fonctionnement s'établit à 1,64 milliards d'euros, stable. "Le message, c'est qu'il faut faire 'toujours mieux', et pas 'toujours plus'", expose Jean-François Debat.

Bruno Gollnisch (FN) lui a délivré un satisfecit. il note que la fiscalité reste inchangée, y voyant la "volonté de ne pas écorcher le contribuable". "Avec l'âge, je vous sens de moins en moins socialiste", a-t-il lâché à Queyranne, provocateur. Mais l'élu frontiste ajoute que la "modération" fiscale de la région n'est que "relative". Il pointe "un saupoudrage continu" des interventions. Dans un effet de manche dont il a le secret, il stigmatise la subvention accordée pour promouvoir le hip hop au Laos. Et relève que les termes "citoyens", "durable" et "participatif" polluent toutes les lignes budgétaires, constituant selon lui "un cache sexe idéologique".

Une région "sur-administrée mais sous-gouvernée"

"Votre ambition s'est traduite à travers le nouveau siège que vous faites construire à un coût pharaonique. Sur ce point, il est indéniable que vous avez de l'ambition", a ironisé Françoise Grossetête (UMP). "Votre budget de fonctionnement reste trop importante", a poursuit la présidente du groupe de droite. Elle pointe une hausse "des dépenses hors compétence qui n'apportent aucune plus-value aux Rhônalpins". Pour elle, la région est "sur-administrée mais sous-gouvernée".

Contrairement aux tensions des derniers jours, tous les élus écologistes ont soutenu le budget. La majorité de Jean-Jack Queyranne compte toutefois une défection : celle Armand Creus (Front de Gauche) qui s'est abstenu, pour dénoncer la réforme territoriale du gouvernement.

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