Buffet
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Buffet veut durcir l'opposition à Collomb

Le sénateur-maire d'Oullins attaque "la dérive de pouvoir" et "l'autoritarisme" du président de la communauté urbaine. Conséquence : il demande aux trois vice-présidents UMP de démissionner.

François-Noël Buffet est remonté contre Gérard Collomb. Le sénateur-maire d'Oullins n'a pas digéré que sa proposition de tracé long pour le périphérique ouest (TOP) ait été balayé d'un revers de main par le président de la communauté urbaine, le 3 mai dernier. Pour lui, il faut étudier toutes les hypothèses : tracé court, tracé long et même l'option "tout transport en commun", défendue par les écologistes. Le maire d'Oullins conteste aussi le lien opéré par Gérard Collomb entre le TOP et le contournement ouest de Lyon, à la charge de l'Etat. "Est-ce que ça veut dire que Gérard Collomb ne fera pas le TOP à cause de l'Etat ?", fulmine-t-il.

"On va dans le mur"

Buffet embraye sur l'autre dossier qui affaiblit actuellement Collomb : le Grand Stade. Revenant sur l'avis des commissaires enquêteurs, il estime que le président de l'agglomération a subi là un "camoufflet". "On va dans le mur", affirme-t-il. Questionné sur le site qui a sa préférence, il considère que le Puisoz, à Vénissieux, aurait constitué une option crédible, desservie par le tram et le métro. Et que Gerland reste une alternative, offrant la perspective de muscler "cette porte sud" de Lyon. Au passage, il prend soin de ménager le président de l'OL. "Jean-Michel Aulas a fixé ses conditions. Il appartient à la puissance publique de dire ce qu'elle peut faire et ce qu'elle ne peut pas faire", juge le maire d'Oullins. Pour illustrer la "dérive de pouvoir" qu'il observe, il évoque même le départ de l'ex-directeur de cabinet de Collomb, Jean-François Lanneluc - "un homme dont je connais les qualités".

L'heure du choix, avant l'automne

Revenant sur le TOP, Buffet affirme que Collomb commet une "faute politique", fait preuve d'un "autoritarisme mal placé" en réfutant son tracé long alors qu'il "prône la démocratie participative". Conséquence logique de cette avalanche de critiques : il remet en cause la participation d'élus UMP à l'exécutif du Grand Lyon. "Au début de ce mandat, je n'y étais pas hostile", rappelle Buffet. Lui même était vice-président de Collomb jusqu'en 2004. Le Grand Lyon n'est pas "une collectivité de plein exercice", invoque-t-il pour justifier des convergences entre droite et gauche.

Mais il met à présent la pression sur les trois vice-présidents UMP : Jean-Pierre Calvel, maire de Sathonay, Lucien Barge, maire de Jonage, et Gilles Assi, 1er adjoint de Ste-Foy-les-Lyon. Son injonction n'en est pas moins pressante que celle de Philippe Cochet, président de la fédération de l'UMP du Rhône, qui ne cesse de mettre le sujet sur le tapis. Tous deux entendent marquer leur position de leadership, l'un à la fédération départementale de l'UMP, l'autre au sein du groupe d'opposition au Grand Lyon.

Pour Buffet, l'heure vient de faire "un choix", entre leur mission au Grand Lyon et leur appartenance à l'UMP. "Avant l'automne", précise-t-il. En 2008, il plaidait l'entente avec Collomb pour arrimer le métro à sa ville. Ce projet en cours, il s'oppose à lui en même temps qu'il s'emploie à repousser le passage du TOP. Difficile pour les maires d'adopter une position d'agglomération, complètement indépendante des enjeux communaux. Une autre volonté anime Buffet : fomenter une opposition frontale à Gérard Collomb, alors que les municipales ne sont pas si loin. Et que ce dernier patine avec le Grand Stade et le TOP.
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Les trois élus UMP ont réagi à l'invitation de François-Noël Buffet, ce jeudi soir. Ils ne démissionneront ni du groupe UMP, ni de l'exécutif communautaire. "L'élargissement des exécutifs est quasiment devenu une règle générale en France", relèvent-t-ils. Une démission "porterait atteinte à la crédibilité des élus concernés" qui se sont engagés sur leur participation pour la mandature. Quant à la gouvernance de Gérard Collomb, elle ne pose pas de problème à Lucien Barge. "Il n'est pas plus autoritaire qu'un autre, estime-t-il. Que certains s'opposent à lui, c'est le jeu normal de la démocratie". Jeu auquel il ne veut pas participer.

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