Alors que les personnalités politiques nationales du Parti socialiste et d'Europe Ecologie les Verts se pressent dans le Rhône, en soutien aux candidats aux cantonales des 20 et 27 mars prochains, nulle trace des dirigeants UMP pour un coup de pouce aux compétiteurs du parti de la majorité. À l'UMP, c'est campagne de terrain contre campagne médiatique.
Les candidats UMP en manque de visibilité pour les élections cantonales 2011 ? Dans les médias peut-être, mais pas sur le terrain, rétorquent ceux-ci. ''C'est une élection cantonale et non nationale, notre volonté est de parler des enjeux locaux. Ne nous trompons donc pas d'élection !'', précise Philippe Cochet, président de la Fédération UMP du Rhône. ''Que viendrait faire un ministre sinon perturber le débat ?'' interroge Lionel Lassagne, candidat sur le VIIIe canton (3e arrondissement Ouest), avant d'ajouter : ''Faire venir des leaders nationaux est la meilleure façon de tromper les gens, car c'est une élection purement locale. La visibilité doit se faire sur le terrain, c'est l'optique et le sens de cette élection''.
La campagne de proximité de l'UMP
Pas de manque de visibilité donc. On pense même plutôt le contraire dans les rangs de l'UMP. Michel Forissier, secrétaire départemental de l'UMP du Rhône, maire et candidat sur le canton de Meyzieu, se voit seul dans la course au poste de conseiller général. ''Sur le canton de Meyzieu, on est le seul parti qui fait campagne. Je débats tous les jours avec 40 à 50 personnes, chez les habitants. On parle du quotidien, des personnes âgées, de la petite enfance, des transports en commun...''. Même constat pour Lionel Lassagne, conseiller général sortant et vice-président du Conseil général en charge de l'enseignement supérieur, de la Recherche et des Affaires Européennes, qui déclare se faire arrêter dans la rue ''tous les 100 mètres''.
Lui-même a lancé sa campagne avec ses militants en présence de Laurent Wauquiez, ministre chargé des affaires européennes, mais se défend de jouer le même jeu que la gauche. ''Il ne s'agissait pas de faire une distribution de tracts, ni de le faire intervenir sur des sujets locaux qu'il ne maîtriserait pas''. À l'UMP, on mène donc campagne sur le local. ''Pour redonner ses lettres de noblesse à la politique territoriale'' aspire le candidat Michel Forissier.
Honte de la majorité ?
Là encore, la réponse est négative. Les candidats n'ont pas honte de leur parti. ''Sur nos documents de campagne figure le logo de l'UMP. On assume notre appartenance politique'', réagit Lionel Lassagne. Philippe Cochet, Président de la Fédération UMP du Rhône le certifie : ''nous appartenons à une majorité départementale, et avons adopté une démarche d'union dès le départ''. Une union, avec un objectif simple : conserver la majorité avec Michel Mercier, à la tête du Conseil Général depuis 21 ans et préserver ce lieu de contre-pouvoir. Une seule donnée effraie la fédération : ''le taux de participation qui risque d'être faible''. L'efficacité des campagnes, à gauche comme à droite, se jugera dans les urnes, les 20 et 27 mars prochains.