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Carré de Soie, la Confluence de l'Est en phase d'affirmation

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La comparaison avec le nouveau centre-ville lyonnais s'impose, tant par son importance que son enjeu pour l'agglomération. La phase 2 de Carré de Soie se lance vraiment actuellement. D'ici à 2014, le site accueillera une école de cirque, une passerelle piétonne et 700 logements. L'usine TASE est en train d'être reconvertie en bureaux. Visite virtuelle.

Et si le projet le plus ambitieux n'était pas situé entre Rhône et Saône, mais sur un terrain ingrat, jusqu'il y a peu un no-man's land mal identifié, à cheval sur plusieurs communes de l'Est de l'agglomération ? Ce jeudi, le Grand Lyon présentait la phase 2 du Carré de Soie, qui durera "plusieurs décennies". Elle fait suite au lancement du pôle multi-modal (tram T3, Rhônexpress, métro A), du centre commercial (groupe Altarea) et de la modernisation de l'hippodrome.

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Dans l'axe de développement Vitton-Soie

En présentant ce chantier, l'adjoint villeurbannais à l'urbanisme Richard Llung promettait "une nouvelle Confluence", relevant que la rue de la Soie est le prolongement du cours Emile Zola, du cours Vitton, du cours Franklin Roosevelt, "axe historique de développement de l'agglomération". La comparaison avec la Confluence est éclairante, même si le secteur est loin d'être aussi châtié. L'un est excentré, l'autre en plein coeur de la ville. Et pourtant, n'est pas central qui l'on croit. A mi-chemin entre la Part-Dieu et l'aéroport St-Exupéry, Carré de Soie profite d'une desserte exceptionnelle, avec trams et métro, périphérique et futur boulevard urbain est (inauguré en 2014). Le contre-modèle du nouveau centre-ville lyonnais, positionné dans un cul-de-sac, et dépourvu de lignes fortes de transport. Le site n'est d'ailleurs pas aussi déshérité qu'il n'y parait, "au bord du canal, de l'hippodrome ou proche du parc de Miribel-Jonage", comme le souligne Gérard Collomb.

La comparaison avec la Confluence n'est pas totalement gratuite. L'enjeu est d'égale importance. Carré de Soie est au coeur du futur Est lyonnais, intéressant tout à la fois Vaulx-en-Velin, Villeurbanne et même la voisine Décines. Son succès changerait l'équilibre de notre agglomération. "Nos villes de banlieue ne sont plus considérées comme une charge mais comme une chance", affirme - et espère - le maire de Vaulx-en-Velin, Bernard Genin. Ce nouveau quartier s'étend sur une surface de 500 ha, quand Confluence représente 150 ha. C'est dire son ampleur. A terme, ce seront 20.000 habitants qui l'auront pour adresse. Aujourd'hui deux opérations principales sont lancées ou en voie de l'être : Yoplait (20 ha) sur le versant villeurbannais, et Tase (20 ha) sur Vaulx-en-Velin. Le premier devrait livrer ses premières esquisses d'ici à un an. L'autre est déjà engagé et s'achèvera en 2014, accueillant 1000 habitants. Imaginé par l'urbaniste Bruno Dumetier, il comprend notamment la réhabilitation de l'usine de soierie Tase, la construction de logements, l'implantation futur d'un pôle circassien et la création d'un parc.

Une école de cirque et l'usine Tase reconvertie

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Cette nouvelle phase entoure le centre commercial. Sur son flanc Est, les concessionnaires actuels, Renault et Peugeot, sont priés de faire place nette et de migrer en bordure du boulevard urbain est. A la place, peut-être un futur parc d'attraction. Au sud, le terrain appartenant au Sytral sera occupé d'ici à un an par un complexe circassien, avec école. Il comprendra notamment un chapiteau de 850 places et de 28 mètres de diamètre. Derrière le centre commercial, derrière encore la station Rhônexpress, se dresse le pôle de coopération et de finances éthique (Woopa), pas vraiment esthétique mais très écolo. Il contient notamment le siège de Rhône Saône Habitat, et la NEF, banque coopérative de finances solidaires. A ses côtés, un parking de 470 places, en cours de construction. A côté encore, viendra la direction régionale de Veolia Environnement. Une passerelle reliera bientôt le pôle multimodal de transport et le centre commercial, côté Est.

Mais le coeur de la phase 2 est un peu plus loin. C'est aussi le coeur historique de Carré de Soie : l'usine Tase, fermée depuis 1980. A son ouverture en 1924, s'y pressaient 4000 employés. De cette époque industrielle restent aussi trois belles villas de directeurs, des immeubles "habitats bon marché" et 97 maisons ouvrières à l'ambiance cité jardin. Comme le remarque Richard Llung, déjà s'affirmait la nécessité de loger non loin de son travail. Une préoccupation qui est aujourd'hui un impératif pour limiter les déplacements. Cette histoire va marquer la physionomie du quartier. "Il n'y pas de vestiges gallo-romains à Villeurbanne ou ici. Notre patrimoine est celui du 20e siècle", souligne l'adjoint villeurbannais.

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L'usine va donc être en partie conservée, mais reconvertie (selon la norme BBC). La moitié de l'édifice accueillera des activités tertiaires. Cette opération vient de commencer. C'est pour y intéresser les Lyonnais que plusieurs oeuvres de la Biennale d'art contemporain y ont échoué. Elles jouent les éclaireurs, comme l'avaient fait en 2003, pour la Confluence, celles de la Biennale d'alors, exposées à la Sucrière pour la première fois. En particulier, au milieu des gravas, une installation de l'artiste Jorge Macchi reproduisant le jardin à la Française du film L'année dernière à Marienbad (voir photo). C'est là que surgira le "parc habité" : 700 logements parsemés de coulées vertes, bordés d'une esplanade. Les deux premiers immeubles vont sortir de terre début 2012. L'ensemble est piloté par le promoteur Bouwfonds Marignan. Une collaboration avec le privé que le président de l'agglomération ne manque pas de souligner, l'érigeant en modèle. "Pour un euro d'argent public dépensé, nous bénéficions de 6 euros d'investissements privés", énonce-t-il.

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Le centre commercial : "un pari réussi"

Contrairement aux idées reçues, le centre commercial affiche des performances satisfaisantes, en dépit du chantier qui l'entoure. Selon leur direction, il enregistre une fréquentation 4.300.000 clients en un an et dégage un chiffre d'affaires de 94 millions d'euros. "Ce qui était un pari est devenu complètement réussi", résume Gérard Collomb. Le maire de Lyon confie venir à la librairie Gibert Joseph où il chine recueils de poésie et livres d'art contemporain. Ce succès doit sans doute beaucoup au parc de stationnement gratuit de 1800 places. "A la différence des parkings de centre-ville, celui-là est à nous, pas à Vinci", souffle le directeur du centre commercial. Le site est aussi boosté par le cinéma, premier complexe Pathé de la région.

Sans doute, la fréquentation du pôle de loisir serait supérieure s'il renfermait un hypermarché. Mais le parti pris de la collectivité était de ne pas concurrencer d'autres centres commerciaux de l'agglomération, comme Gratte-Ciel, le centre-ville vaudais ou les 7-Chemins. Autre écueil : la station de métro qui n'est pas positionnée en son sein. "C'est la même distance qu'entre le métro Gratte Ciel et l'Hôtel de Ville villeurbannais", objecte une urbaniste de la mission Carré de Soie.

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