Son action est souvent invisible, mais l’Union européenne est un partenaire financier incontournable pour les collectivités locales. Sur la période 2014-2020, un peu moins de 3 milliards d’euros de fonds européens auront été ventilés en Auvergne-Rhône-Alpes, sur des champs très vastes, du numérique aux épiceries solidaires rurales.
Pour les collectivités locales, l’Union européenne est un partenaire idéal : généreuse et d’une profonde humilité. Sur la période 2014-2020, les fonds européens auront irrigué la région à hauteur de trois milliards d’euros. À titre de comparaison, le budget investissement de la ville de Lyon pour le même laps de temps est de 600 millions. L’Europe, qui intervient toujours en cofinanceur, s’impose avec son carnet de chèques comme un partenaire incontournable. Mais son concours reste bien souvent méconnu et l’Union européenne semble s’en satisfaire. Dans les inaugurations en grande pompe, les élus saluent rarement un partenaire qui finance parfois les opérations jusqu’à 40 % mais se fait porter pâle à l’heure de couper le ruban. L’eurodéputé drômois Thierry Cornillet (UDI) s’agace de l’ingratitude des élus : “Le rôle des financements européens n’est mis en avant que si les maires ont la bonté de le faire. Il m’est arrivé de participer à l’inauguration d’un équipement financé pour moitié par l’Union européenne sans que personne n’en fasse mention.”“Déficit de proximité”
Localement, les politiques européennes souffrent d’un déficit d’incarnation. La région endosse les chèques des fonds européens (3 milliards d’euros) mais pas l’habit qui va avec. “Laurent Wauquiez met plus en avant son côté eurosceptique que l’argent qu’il gère pour le compte de l’Union européenne. Il parle de la bureaucratie de Bruxelles mais pas des subventions attribuées dans la région. Mais d’autres élus comme Gérard Collomb ne mettent pas plus en avant le rôle local que joue l’Europe”, s’amuse Jean-Jack Queyranne. Les eurodéputés régionaux ne sont pour leur part pas assez nombreux pour couvrir le territoire. Et le problème risque de s’aggraver avec le nouveau mode de scrutin, qui met fin au découpage de la France en huit grandes circonscriptions. Le 26 mai, les listes seront les mêmes à Lyon et à Lille. La représentativité des territoires devrait en prendre un coup. Seuls deux ou trois élus de la région, tous bords politiques confondus, sont en position éligible.Il vous reste 79 % de l'article à lire.
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