La ville de Chassieu, dirigée par Alain Darlay (PS), a vu en l’espace de cinq ans ses impôts fortement augmenter, de même que les frais de fonctionnement qui pèsent sur les dépenses de la commune. Néanmoins la ville continue à investir et le montant de sa dette se réduit.
Un bilan mitigé qui place Chassieu en dessous de la moyenne dans notre classement, avec une note de 4,5/10. Les coûts de fonctionnement de la commune (1579€ par habitant) sont nettement plus élevés que ceux de la moyenne de la strate (967€). Néanmoins, cela ne l’empêche pas d’investir, avec une hausse de près de 45% des dépenses d’équipement.
Les impôts et taxes ont quant à eux augmenté de 25% de 2007 à 2012, traduisant le choix politique fait par le maire sortant : l’augmentation des prélèvements obligatoires finance la réduction de la dette, qui a baissé de 45% sur la même période. « Un désendettement progressif » selon Alain Chapelle, adjoint aux finances de la mairie.
« Le potentiel fiscal de la commune n’est pas négligeable » explique-t-il, tout en précisant que « les abattements sur le logement, dont la taxe d’habitation, diminuent, et il y a donc un enrichissement des contribuables locaux en conséquence ».
Une ville de 10 000 habitants suréquipée
Education – culture – sport : c’est autour de ce triptyque que la ville s’organise. Avec des budgets par habitant parmi les plus élevés du Grand Lyon sur ces trois thématiques, le maire sortant Alain Darlay perpétue, comme le précise Alain Chapelle, « la politique éducative, sportive et culturelle qui existe depuis toujours à Chassieu ». Des efforts d’implantation de matériel informatique ont été réalisés dans plusieurs groupes scolaires, le Karavan théâtre (salle de spectacle) a été repris en main par la municipalité et certaines enceintes sportives ont été rénovées.
En l’espace de cinq ans, le budget social a quant à lui augmenté de plus de 70%. Il atteint environ le même niveau que celui de Feyzin (123€ contre 117 pour Chassieu), l’une des villes du Grand Lyon qui investit le plus dans ce domaine. Une crèche a notamment été mise en place durant la mandature. Le budget alloué à l’urbanisme, là encore l’un des plus élevés de l’agglomération (141€ par habitant), doit être relativisé pour l’adjoint du maire :
« La ville est limitée en urbanisme, il n’y a pas beaucoup de terrains constructibles » explique-t-il. « Aujourd’hui, on est complètement enclavés, avec la rocade et le Grand Stade. On a presque un boulevard urbain qui nous ceinture ».
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Le budget de Chassieu à la loupe
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Méthodologie
Nous avons pris les chiffres des comptes administratifs 2007 et 2012 de la commune pour calculer les évolutions. Pour obtenir la note générale de bonne gestion, nous avons établi une moyenne selon six critères * :
- les dépenses réelles de fonctionnement par habitant
- le produit des impositions directes par habitant
- les dépenses d'équipement brut par habitant (= les investissements)
- l'encours de la dette par habitant
- les dépenses de personnel / dépenses générales
- l’encours de la dette / recettes réelles de fonctionnement
A titre d'exemple, chaque habitant de Chassieu doit 394€ pour rembourser la dette et rapporte à la ville 722€ au titre des taxes et impôts locaux.
Tous les critères n'apparaissent pas par souci de compréhension des tableaux. Les résultats complets des 12 principales villes de l’agglomération sont disponibles dans le numéro de janvier 2014 de Lyon Capitale. Nous avons choisi de confronter ces chiffres à ceux de trois communes de population équivalente, Irigny, Grigny et Feyzin, en gardant Lyon comme ville-témoin.
* Pour les villes de Chassieu et de Feyzin, seuls les quatre premiers critères ont été retenus, les deux derniers ne nous ayant pas été communiqués.
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Suite à la publication de cet article, l’adjoint au maire de Chassieu chargé des finances nous a écrit. Son courrier est à lire ici.