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© tim douet

Cité de la gastronomie : Collomb sous le feu des critiques

Lyon n'apparait pas dans le classement du New York Times des "Places to go in 2013". La faute, selon l'opposition municipale, au rejet de la candidature de la ville au titre de Cité de la gastronomie française. Un échec qui coûte cher à la ville, après celui, il y a quatre ans, de capitale européenne de la culture attribuée à Marseille. Récit.

Il n'y a pas été avec le dos de la cuillère hier. Le président du groupe de centre droit au conseil municipal de Lyon, Christophe Geourjon, a reproché au maire, Gérard Collomb, d'avoir laissé passer le label de cité de la gastronomie sous le nez de sa ville ces derniers mois. "Un label , c'est utile monsieur le maire pour faire rayonner Lyon", a rappelé l'élu, avant d'attribuer la défaite du maire au manque "d'ambition culturelle" du dossier privilégiant plutôt selon lui la stratégie commerciale du maire : "600 m2 pour la partie muséale, 800 m2 pour le café du musée" a ainsi résumé Christophe Geourjon. "Le dossier, comme celui de capitale européenne de la culture, contredit l'autosatisfaction permanente de la communication officielle du maire", a reproché l'élu d'opposition.

"Collomb ne voulait pas y aller"

Michel Havard, président du groupe UMP au conseil municipal de Lyon a pris ensuite le relai, attribuant plutôt l'échec de la candidature lyonnaise au label au "manque d'entrain" du maire. "Vous ne vouliez manifestement pas y aller " a-t-il lancé à Gérard Collomb, un brin penaud sous le feu des critiques de son opposition. "Vous avez essayé de prendre le train en route. Mais les gens n'ont pas été dupes, à commencer par les membres de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires [le jury, ndlr] (...) Maintenant vous rejetez la faute sur les autres, avec un soupçon de populisme lyonno-lyonnais, pas la moindre autocritique. C'est un peu facile comme méthode". Le leader de la droite lyonnaise faisait référence au "parisianisme" reproché par Gérard Collomb au jury pour expliquer la défaite de Lyon; une explication qui ne tient pas selon l'élu d'opposition, alors même que "sur les 3 villes socles, 2 sont des villes de province".

"Un dossier de dupes !" selon Daclin

Jean-Michel Daclin, adjoint au relations internationales et au tourisme du maire de Lyon a bien tenté de sauver la face hier soir, rappelant qu'il travaillait "depuis 2011" sur le dossier de candidature de la ville. Et citant les bons chiffres de Lyon en terme de taxe de séjour payée par le touristes chaque année (+ 2 millions d'euros collectés entre 2004 et 2011). Mais sur ce point, il n'a guère su convaincre.

L'adjoint, en revanche, a rappelé que parmi les critères figurant au cahier des charges de la ville pour l'obtention du label, le maire avait choisi de "privilégier" celui de la "faisabilité". Un projet de 18 millions d'euros déjà financés grâce aux partenaire de la ville dont Eiffage.

"Le maire de Dijon annonce 56 millions d'investissements dont on ne sait pas comment il espère les financer, c'est un dossier de dupes !" a renchéri Jean-Michel Daclin, dans la droite ligne de Gérard Collomb. Il est même allé plus loin en mettant en cause l'impartialité du président du jury qui pour des raisons de "carrière personnelle", aurait choisi "un réseau de villes" plutôt qu'une ville seule.

Collomb "sidéré" qu'on choisisse "trois villes et pas Lyon"

Gérard Collomb a eu bien du mal à reconnaître sa défaite, à la fois sur le dossier de capitale européenne de la culture, évoquant les "difficultés actuelles de Marseille". "Le Mucem a ouvert pour l'inauguration, puis il a refermé aussitôt, on ne sait pas quand il va rouvrir", s'est moqué le maire de Lyon. Il a évoqué aussi son entrevue avec le président de la chambre de commerce de Marseille la semaine dernière. "Il m'a dit qu'il avait été obligé de porter le dossier de capitale européenne de la culture à bout de bras. Il m'a demandé comment on faisait à Lyon", a invoqué le maire de Lyon pour défendre le modèle lyonnais.

Sur la Cité de la gastronomie, il a reconnu avoir été "sidéré" qu'on choisisse "trois villes et pas Lyon". "J'ai vu les projets, pour une part privés, et je n'ai pas vu encore qui allait les réaliser. Nous, la grande différence, c'est que nos partenaires sont connus".

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