Il n'aura finalement pas lieu. La salle était pourtant réservée et les têtes d'affiches déjà annoncées : José Bové, Daniel Cohn-Bendit et la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, devaient incarner devant les lyonnais le rassemblement des écologistes pour les élections européennes de 2009 sous la bannière " Europe-Ecologie ". Orchestré par Daniel Cohn-Bendit, ce grand rassemblement de la famille écologiste s'est réalisé à la toute fin de l'été à Toulouse et avait des airs de coup de force : réunir les écologistes de tout l'échiquier politique, de droit comme de gauche en passant même par les ONG et les associations.
Dany Cohn-Bendit sera même tout heureux d'annoncer le ralliement de l'ex-juge Eva Joly, pressentie initialement sur les listes Modem de François Bayrou. Chez les Verts, certains, comme Dominique Voynet, grincent des dents, mais le principe du rassemblement sera tout de même adopté. A Toulouse, la photo de famille est réussie tant elle est contrastée, voire bigarrée : José Bové pose aux côtés des amis de Nicolas Hulot qui eux-mêmes tiennent la main aux Verts alors que ces derniers avaient été quelque peu bousculés par Hulot lors de la dernière présidentielle. Mais l'humeur languissante d'un été en bout de course concourre toujours à de franches camaraderies avec des promesses de retrouvailles sans que personne ne se retrouve jamais. L'annulation de la réunion de Lyon rend en réalité visible des tensions et des crispations nées de cette amourette estivale.
" Chabadabada "
Entre " l'alliance globale " de la fin de l'été et " l'alliance réelle ", " ça coince " dit Cohn-Bendit. " Le problème porte sur les têtes de liste. Ça se cristallise sur l'équilibre des forces ". Michèle Rivasi, adjointe au maire de Valence et candidate pour être tête de liste dans le grand quart sud-est a une formule pour résumer la situation : " Chez nous, c'est chabadabada ! Une double parité : Une femme et un homme, mais en plus un Vert et un non-vert ". Cet attelage du rassemblement a en effet du mal à prendre. A Marseille, alors que certains craignaient le parachutage d'un associatif pour être tête de liste, une pétition a circulé pour soutenir Michèle Rivasi. Ces crispations moment de constituer les listes seraient presque normales sans la protestation de certains qui dénoncent la logique politique de ce rassemblement. Dominique Voynet se montre réservé sur un rassemblement qu'elle juge flou et glissant vers le centre et la droite. L'ex-porte parole des Verts, Sergio Coronado dénonce même un appel du pied fait à l'actuel secrétaire d'Etat chargée de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. " Il y a des nuances politiques dans ce que peut être un rassemblement des écolos. On est en train de jouer sur les frontières de ce rassemblement avec des élus participant à des majorités de droite ".
L'aile gauche du parti n'a semble-t-il pas digéré que la direction, lors du dernier congrès de Lille, ne s'oppose pas à ce que des élus de droite puissent participer aux rassemblements des écologistes lors des européennes. Outre les amis de Nicolas Hulot, le symbole de l'écologie de droite est incarné par Antoine Waechter qui vient de se ranger derrière la logique proposée par Daniel Cohn-Bendit d'un large rassemblement des écologistes. M. Coronado se montre également sceptique quant au fonctionnement de ce rassemblement : " Quels sont les mécanismes de désignation ? Auprès de qui doit-on candidater ? Il n'y a pas d'instance où ces choses-là sont réglées ". La réunion de Lyon a été repoussée à janvier après la désignation des têtes de liste chez les Verts. Une réunion doit avoir lieu ce vendredi entre Dany Cohn-Bendit et les acteurs du rassemblement. Pour tout remettre à plat ?
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