Gérard Collomb (PS), qui avait un peu vite assuré que sa réélection au Grand Lyon ne poserait pas de problème, puisqu'il "[a] les petits maires, avec Synergie" (Lyon Capitale du 28/08), vient de s'en rendre compte à ses dépends. Ces derniers viennent en effet de le rappeler à l'ordre : "Le groupe Synergies-Avenir souhaite réagir fermement et manifester sa réprobation vis-à-vis de certains propos attribués au Président du Grand Lyon dans l'hebdomadaire Lyon Capitale du 28 août dernier et aux diverses réactions induites par ces propos" déclarent-ils dans un communiqué, avant de rappeler : "Nous tenons à affirmer une nouvelle fois l'indépendance politique du groupe Synergies-Avenir dans le cadre des décisions et actions du Grand Lyon. C'est pourquoi, jour après jour, nous conservons notre entière liberté et autonomie, ne recevant aucune directive de quiconque, que ce soit de formations politiques ou de personnalités locales ou nationales. (...) C'est pourquoi, nous affirmons aujourd'hui n'appartenir politiquement à personne, que ce soit dans le mandat actuel ou dans le prochain mandat."
Dans le communiqué, ils ajoutent un nouveau tacle au président du Grand Lyon : "Il n'existe d'ailleurs pas, à nos yeux, de petits ou de grands élus, mais des responsables politiques qui ne doivent être jugés que sur leur implication, leur disponibilité et leur travail."
On imagine que Gérard Collomb va devoir déployer des trésors de diplomatie pour réparer sa "boulette". Surtout que ses adversaires ont immédiatement sauté dans la brèche. Dans le dernier Lyon Capitale, Dominique Perben (UMP) a sorti la brosse à reluire le "petit maire" : "Je trouve cette attitude méprisante. Et je tiens à dire qu'à mes yeux, il n'y a pas de "petits maires", il n'y a que de petites communes ! C'est extravagant !" lâche-t-il, avant d'ajouter que, bien évidemment, il agirait très différemment : "Il n'y a pas d'intercommunalité, sans respect des élus. Lorsque j'étais président de l'agglomération de Chalon-sur-Saône, je réunissais l'ensemble des maires avant chaque conseil, pour m'assurer de leur accord sur l'ordre du jour. Si un dossier posait problème à l'un d'entre eux, on le retirait."
Si cette affaire excite autant les états-majors politiques en ce début de campagne, c'est que des 19 "petits maires" en question dépend l'élection du prochain président du Grand Lyon. Car au moment du vote (qui aura lieu juste après les municipales), le maire de Collonges-au-Mont d'or, 3420 habitants, pèse autant que son homologue de Givors, 18 650 habitants...
Collomb a vexé les "petits maires"
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