Invectives publiques, groupes séparés, chantage à la paralysie des collectivités… En novembre, les camps Collomb et Kimelfeld se sont déchaînés, renvoyant un spectacle qui pourrait laisser des traces, internes comme externes. Les deux élus, rassérénés par des sondages qu’ils jugent tous deux positifs, jouent dangereusement avec la machine à perdre, sous le regard incrédule d’opposants qui n’en attendaient pas tant.
Les doutes ne sont plus permis. Les majorités métropolitaine et municipale n’en ont plus que le nom. Elles sont désormais disloquées dans les deux assemblées. Les désaccords s’exprimaient autrefois dans des intrigues de couloir. Les partisans de Gérard Collomb et de David Kimelfeld étalent désormais leur détestation sur la place publique. Au conseil métropolitain, début novembre, Fouziya Bouzerda, 2e vice-présidente de la métropole, a calmement dénoncé “l’incompétence certaine” de David Kimelfeld, le président du conseil métropolitain, assis deux sièges à côté d’elle. Le lendemain, les onze élus du conseil municipal lyonnais qui soutiennent David Kimelfeld annonçaient la création de leur propre groupe. “L’idée, ce n’est pas de faire sauter la majorité”, assurait Myriam Picot, la présidente de ce nouveau groupe, baptisé “Progressistes et républicains”. Elle est pourtant en arrière-pensée. “Richard Brumm a laissé entendre qu’avec les élus pro-Collomb ils pourraient ne pas voter le budget à la métropole”, justifie un député lyonnais qui milite pour le président de la métropole. Au conseil métropolitain, David Kimelfeld n’est plus majoritaire sans les soutiens de Gérard Collomb. Les deux édiles ont donc créé leur arsenal d’armes de dissuasion. Mais elles ne suffisent pas à enrayer l’escalade de la violence.Il vous reste 66 % de l'article à lire.
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