Collomb mercier  © Tim Douet 05
© Tim Douet

Collomb et Mercier se réjouissent de leur réforme sur mesure

Ce mercredi matin, la réforme de la décentralisation axée sur les métropoles passaient en conseil des ministres. 72 heures plus tard, les sénateurs Mercier et Collomb réunissaient la presse pour présenter un dossier qu'ils jugent bon. Et pour cause, il épouse tous leurs désirs.

Lancée sans concertation au début de l'hiver, la fusion du département et de la communauté urbaine sur le territoire du Grand Lyon bourgeonne au commencement du printemps. Validée au conseil des ministres le 10 avril, la création de la métropole se dirige maintenant vers le Parlement pour un vote qui, aux dires de Gérard Collomb, sénateur et président du Grand Lyon, et Michel Mercier, sénateur et 1er vice-président du conseil général, ne sera qu'une formalité. La réforme de la décentralisation était à la base impopulaire chez les élus ruraux qui peuplent les bancs du Sénat. François Hollande et son gouvernement ont donc minimisé en saucissonnant la loi en trois morceaux. Le premier concerne la création de 12 métropoles dont celle de Lyon. Pour Michel Mercier, il ne fait aucun doute que le texte sera adopté. "Il ne s'agit pas de convaincre les sénateurs que le maire de Lyon est socialiste mais de voter la loi. Le cas lyonnais de cette loi est celui qui ne soulève pas de problèmes particuliers", ironise le sénateur centriste. À ses côtés, Gérard Collomb encaisse la boutade sans broncher.

Pas d'échelon supprimé

La nouvelle métropole devrait donc voir le jour le 1er avril 2014. Le texte de loi que présentaient les deux sénateurs à l'origine de la fusion du Grand Lyon et du département reprend presque l'intégralité des propositions qu'ils avaient formulés au gouvernement. Le Grand Lyon va récupérer l'ensemble des compétences du conseil général ainsi que ses ressources et son personnel. La métropole va aussi hériter du statut de collectivité locale dont la communauté urbaine ne dispose pas aujourd'hui. Gérard Collomb a surtout réussi le tour de passe-passe de grignoter aussi sur les prérogatives de la région. Jean-Jack Queyranne qui s'était montré agacé par les velléités expansionnistes du maire de Lyon peut toutefois se rassurer. Les politiques métropolitaines devront s'insérer dans le dispositif prévu par la région. En l'état actuel, difficile toutefois de savoir qui aura le dernier mot entre la métropole et l'échelon régional. "La métropole peut faire son propre système d'aide aux entreprises", prévient Gérard Collomb.

Les communes survivent à la réforme

Soucieux de préserver les maires des petites communes de l'Ouest de l'agglomération qui peuvent former un groupe charnière lors des élections de 2014, Gérard Collomb a tenu à préciser que les communes ne ressortaient pas affaiblies de cette réforme. La réforme ne va, en effet, pas dégraisser le millefeuille comme le clamaient à son lancement Michel Mercier et Gérard Collomb. Elle devrait même en créer un nouvel étage. La conférence locale des maires initiée par le sénateur-maire de Lyon revêtira en 2014 un statut officiel. Le pôle métropolitain lancé par Gérard Collomb à l'époque il ne voulait pas entendre parler de métropole demeure lui aussi. Pour les deux sénateurs, la loi créant les métropoles est donc du cousue main. Elle institutionnalise leur pacte de partage politique du Rhône.

Le seul point sur lequel Gérard Collomb n'a pas obtenu gain de cause se trouve en périphérie de la métropole : l'aéroport Saint-Éxupéry. Il continuera d'être sur le territoire départemental. "Nous allons continuer à travailler ensemble comme nous le faisons aujourd'hui", souligne Michel Mercier. Une concession qui n'était pas dans les plans initiaux du maire de Lyon. En décembre au lancement du projet, Thierry Philip, maire du 3e, se montrait catégorique sur le sujet : "Nous ne pourrons accepter que l'aéroport ne soit pas dans le périmètre de la métropole". L'afflux de nouvelles compétences vaut bien un sacrifice.

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