Collomb
© Lou Vandelle

Collomb peine à réunir ses alliés historiques

À moins de 24 heures de la présentation de ses têtes de liste, Gérard Collomb n’a toujours pas trouvé d’accord avec ses partenaires historiques de la gauche plurielle, le Gaec et les radicaux de gauche. Ses partenaires n’étant pas en position de force, Gérard Collomb devrait toutefois imposer ses vues.

Collomb ()

© Lou Vandelle

Les socialistes avaient beaucoup raillé la difficile alliance entre l'UMP et l'UDI. Ils sont aujourd'hui dans la même configuration. Alors que Gérard Collomb présentera ce mardi matin 21 janvier ses têtes de liste, il n'a toujours pas conclu d'accord avec le Gaec d'Yves Fournel et les radicaux de gauche de Thierry Braillard. Durant le week-end, la situation n'a pas bougé d'un iota. "Nous en sommes au même point. Les discussions continuent", explique Yves Fournel, qui reste optimiste sur les chances d'aboutir à un accord.

Braillard ()

Avec le PRG, les discussions sont rompues. Pour le moment, Thierry Braillard, leur leader, n'est pas candidat sur les listes de Collomb. Les négociations ont échoué au niveau de son positionnement. Selon nos informations, le maire de Lyon lui proposait la 4e place sur la liste du 7e arrondissement. Le député souhaitait lui la 2e place, derrière Myriam Picot désignée tête de liste dans cet arrondissement. "Il voulait mener la campagne avec elle, dans une partie de sa circonscription où il a fait les meilleurs scores lors des dernières législatives", glisse-t-on au PRG. C'est Jean-Yves Sécheresse qui obtiendrait cette seconde place tant convoitée. Il est loin le temps où Gérard Collomb menait campagne tambour battant avec Thierry Braillard, lors des dernières législatives, face à Philippe Meirieu. Le député n'aurait pas non plus obtenu toutes les places éligibles sur lesquelles il lorgnait.

Pas de tête de listes pour le Gaec

"Mardi, nous ne présentons que les têtes de liste. Si nous n'avons pas d'accord avec le Gaec et le PRG, ce n'est pas grave. Ils ne sont pas concernés par les têtes de liste. Nous avons donc encore du temps devant nous", glisse Jean-Yves Sécheresse, président du groupe PS au conseil municipal. L'absence de tête de liste pour les partenaires historiques est justement l'un des points de blocage.

Yves Fournel a longtemps cru qu'il pourrait mener la liste dans le 1er. Il pensait coller au profil recherché pour contrer Émeline Baume et Nathalie Perrin-Gilbert, lui qui se revendique à la gauche du PS et écologiste. Sauf que Gérard Collomb souhaite une femme, de préférence jeune.

Les radicaux de gauche espéraient, eux, voir Gaétanne Hazeran bombardée tête de liste dans le 6e. Elle correspondait au portrait-robot diffusée par le cabinet du maire : chef d'entreprise, adhérente du Medef et plutôt BCBG. C'est finalement son étiquette trop PRG et donc pas assez société civile qui joue en sa défaveur.

Où sont les candidats de gauche ?

Les tensions débordent du simple cadre des partenaires. Au sein du PS, les premiers déçus commencent à se faire entendre. Dans une effusion de larmes, Zora Aït-Maten a fait part de sa frustration de ne pas être maire du 7e. La promesse d'un poste d'adjointe à la politique de la ville n'a pas consolé son chagrin. Jean-Louis Touraine, qui voulait repartir pour un dernier mandat comme simple conseiller municipal, se voit rejeté à une place qui sera difficilement éligible.

Des voix commencent aussi à se faire entendre sur la surreprésentation de figures du centre-droit, voire de droite, autour de lui. Ainsi la candidature de Jean-Dominique Durand, proche du cardinal Barbarin et farouche opposant au mariage pour tous, cristallise quelques heurts. La présence d'anciens millonistes ne manque pas non plus d'interpeller.

Trop de places déjà promises

L'harmonie devrait pourtant revenir assez rapidement au sein de la majorité actuelle au conseil municipal. Les radicaux de gauche comme le Gaec n'ont aucunement intérêt à ne pas repartir avec Gérard Collomb. Après leurs sorties respectives sur les listes d'Europe Écologie et sur le Gram et le Front de gauche, il apparaît impossible de les voir rejoindre le mouvement. Ils ne pousseront pas leur bras de fer très longtemps.

Dans l'esprit de Gérard Collomb, le temps joue pour lui. Surtout qu'il n'a pas les places disponibles pour solutionner le point de blocage en douceur. Pour répondre aux listes du Front de gauche et d'Europe Écologie, le maire de Lyon a dû sur-représenter les transfuges de ces partis. Il doit aussi faire de la place pour la société civile, à qui il a promis la moitié des places éligibles. Ses partenaires historiques en sont les victimes collatérales.

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