Comment les élus d'arrondissement se font indemniser

Le Progrès de ce jour raconte comment les conseillers d'arrondissement avec délégation, pour lesquels aucune indemnité légale n'est prévue, se voient remettre 150 à 400 euros par mois, hors cadre légal.

Des enveloppes d'argent liquide données de la main à la main dans 1er arrondissement, des sommes transitant par les caisses du PS dans le 3e ou par un compte ouvert à La Poste dans le 7e arrondissement : le Progrès de ce jour consacre une enquête aux moyens "artisanaux" mis en oeuvre pour indemniser les conseillers d'arrondissement porteurs d'une délégation.Une pratique qui a cours dans les arrondissements de gauche et de droite.

La loi ne prévoit rien. Concrètement, ce sont les maires et les adjoints d'arrondissement qui mettent au pot, reversant une partie de leurs émoluments en espèces sonnantes et trébuchantes pour leurs collègues désargentés. En moyenne, chaque bénéficiaire perçoit ainsi de 150 à 400 euros par mois. "Près de 300 000 euros d'argent public" transitent ainsi au cours d'un mandat (six ans) en dehors de tout cadre légal. Cette pratique ne coûte cependant pas un euro au contribuable, puisqu'il s'agit bien de reversements. "C'est un système qui existe un peu partout parce qu'il y a un vide juridique, nous a-t-on confié au cabinet du maire de Lyon. Le conseiller délégué participe activement à la vie des arrondissements. Ces sommes correspondent plus à des défraiements qu'à de réelles indemnités".

Il n'empêche, on peut s'étonner de l'existence de conseillers délégués au vu des faibles compétences attribués aux mairies d'arrondissement. Le 3e qui compte le plus d'élus dispose de 13 adjoints et de 8 conseillers délégués.

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