Jean-Claude Juncker s’apprête à prendre la tête de la Commission européenne et annonce dans la foulée un plan de relance de 300 milliards d’euros. Mais le député du Rhône Pierre-Alain Muet se montre très sceptique envers la politique de l’Europe et celle de François Hollande par la même occasion.
Samedi 1er novembre, Jean-Claude Juncker entamera officiellement son mandat de président de la Commission européenne. Il est notamment très attendu par les gouvernements de centre-gauche européens sur son plan de relance de 300 milliards d’euros.
Mais le plan en question est très flou pour le moment. Le député de la 2e circonscription du Rhône, Pierre-Alain Muet, "attend de voir" avant de se prononcer. En règle générale il observe "toujours un fossé entre ce que la Commission dit et ce qu’elle fait". Un scepticisme qui remonte à l’époque du "pacte de croissance" de 120 milliards d’euros, instigué par François Hollande en juin 2012, "adopté mais jamais mis en œuvre". Le député n’hésite pas à mettre en cause la Commission, qui est selon lui à l’origine de la "situation calamiteuse de la France" et de "l’enfoncement de la zone euro dans la récession et plus récemment dans la stagnation économique".
“Ce n’est pas suffisant pour un plan européen”
Bien que la somme en jeu soit plus importante que pour le pacte de croissance, elle reste plutôt modeste, voire faible, à l’échelle de l’Europe. Les 300 milliards prévus correspondent à 2,29 % des 13 068 milliards d’euros du PIB annuel de l’Union européenne.
"La Commission aurait pu faire beaucoup plus pour la relance et les collectivités territoriales, car aujourd’hui il faut permettre aux collectivités d’investir, c’est la clé pour sortir de la crise", estime Pierre-Alain Muet, qui se méfie aussi de ces "effets d’annonce" et demande un vrai "changement de politique économique". Selon lui, il faut refonder le système, il n’y a que dans cette configuration-là que les "plans de relance seront utiles".
La France a-t-elle gagné ?
Jean-Claude Juncker l’a bien spécifié, ce plan de relance ne tolérera pas de dettes, car, il l’affirme dans La Tribune, on ne peut "construire une croissance durable sur une montagne toujours croissante de dettes". Pourtant, mardi, la Commission européenne a validé le budget 2015 de la France, qui était sous le feu des critiques ces derniers mois concernant les dérives budgétaires. Les 3,6 milliards de recettes supplémentaires promis par la France à la Commission ont fait pencher la balance en faveur du budget français, qui a été jugé conforme au pacte de stabilité.
Le député du Rhône frondeur est également très critique vis-à-vis de la politique menée par François Hollande : "En France aussi il faut changer de politique économique, il faut arrêter de couper dans les dépenses sociales, il faut faire davantage."
Tout devrait se jouer dans les trois prochains mois, comme promis par Jean-Claude Juncker, avec la présentation détaillée de ce plan de relance. D’ici là, la prudence est de mise.