L’entourage de Gérard Collomb laisse fuiter qu’Anne-Marie Comparini, l’ancienne présidente UDF du conseil régional, lui apportera son soutien mardi. L’intéressée dément et précise qu’elle ne soutient qu’à titre personnel le candidat du maire de Lyon dans le 5e, Thomas Rudigoz, qui fut son directeur de cabinet à la région.
Gérard Collomb va continuer d’égrener ses prises de guerre dans les semaines à venir. Le maire de Lyon devrait sortir l'artillerie lourde mardi 21 janvier, en affichant à ses côtés Anne-Marie Comparini, ancienne présidente (UDF) du conseil régional. Dans les rangs socialistes, certains soufflent même que l'ancienne députée du 5e serait carrément présente sur la liste que mènera dans le 5e Thomas Rudigoz, son ancien directeur de cabinet au conseil régional. Longtemps députée du 5e arrondissement, l'ancienne présidente de la région avait perdu son mandat en 2007, battue par... Michel Havard.
Contactée par Lyon Capitale, Anne-Marie Comparini dément : "Mardi soir, je serai aux vœux de Thomas Rudigoz, mais je ne suis pas au courant de la conférence de presse de Gérard Collomb mardi matin. Je ne fais plus de politique. J'ai arrêté il y a sept ans." Lors des cantonales de 2011, Anne-Marie Comparini était déjà venue soutenir son ancien directeur de cabinet, qui fait aujourd'hui partie des centristes qui roulent pour Gérard Collomb. Dans l'entourage du maire de Lyon, on tente de transformer le soutien à Thomas Rudigoz en soutien à l'ensemble de la liste. Déjà, lors de la campagne des législatives de 2012, Thierry Braillard laissait entendre qu'Anne-Marie Comparini viendrait lui apporter un soutien... qui n'est jamais venu. C'est donc un serpent de mer qui ressurgit, dans une période de début de campagne prolixe en intox.
Un soutien à Rudigoz plus qu’à Collomb
"Je pense qu'elle vient surtout soutenir Thomas Rudigoz. Elle ne le fait pas par ressentiment contre Michel Havard. Elle ne se nourrit pas de rancœur", glisse un adjoint socialiste. Récupérer une grande figure du centre-droit lyonnais, jadis si influent à Lyon, est une belle opération pour le maire de Lyon. Après les ralliements d'André Soulier ou de l'ancien premier adjoint de Raymond Barre, l'ancien UMP Christian Philip, Gérard Collomb accentue son virage à droite. Il renforce aussi la pression sur Michel Havard, candidat dans le 5e. Il y a quelques jours, Gérard Collomb laissait fuiter le nom de Jean-Dominique Durand, un proche du cardinal Barbarin qui a présidé la fondation Fourvière pendant dix ans.
Les anciens barristes avec Collomb
"Comparini, Soulier, Christian Philip, c'est ça la “génération Lyon” de Gérard Collomb, raille un conseiller de Michel Havard. Est-ce que ces gens-là ont encore du poids à Lyon ? Les Lyonnais se rappellent-ils que Raymond Barre a été maire de Lyon ? Durant les primaires, nous avons démontré que Michel Noir n'était plus bankable. Ces gens ne pèsent que dans le microcosme. Et puis, Comparini, pour les militants UMP, c'est une "collabo" qui a bossé avec Charles Millon à la région en 1998." Même si le soutien d'Anne-Marie Comparini n'est qu'indirect, à droite comme à gauche, il semble entériné.