Comparini : et s'il n'en reste qu'une

Fidèle jusqu'au bout. La députée sortante de Lyon est un des 4 députés UDF à ne pas rallier l'UMP : "Qu'est-ce que cela voudrait dire si on abandonnait ses convictions trois jours après les élections ?" dit-elle. "On ne réforme pas la France droite contre gauche, il faut donc un centre libre et indépendant". Forte des 7 millions de voix récoltées par François Bayrou, elle affirme : "nous sommes la troisième famille politique du pays". En trois jours, le nouveau Mouvement Démocrate de François Bayrou aurait déjà enregistré 26 000 adhésions alors que l'ancienne UDFn'en comptait que 30 000. "Les Français n'ont pas voté Bayrou par défaut mais par conviction". Anne-Marie Comparini est un des piliers du centrisme à Lyon avec Michel Mercier, trésorier de l'UDF. C'est elle qui avait assumé la difficile présidence de la région Rhône-Alpes en 1998 après l'annulation de l'élection de Charles Millon. Elle avait dû chercher des majorités, dossier par dossier, en s'appuyant largement sur la gauche, pour échapper aux tentatives de blocage permanent des amis de Charles Millon et du Front National. S'il existe un "modèle lyonnais" de gouvernance au centre, c'est là qu'il a été expérimenté. Comparini est donc particulièrement bien placée pour revendiquer le désenclavement du centre, son émancipation par rapport à ses anciens alliés gaullistes. Elle est tout de même élue députée en 2002 sous l'étiquette UMP qui veut dire alors "Union pour la Majorité Présidentielle". Mais le 17 novembre 2002, quand se fonde au Bourget l'Union pour un Mouvement Populaire, qui se veut le parti unique de la droite, Anne-Marie Comparini ne suit pas. Elle reste au centre. A l'Assemblée Nationale elle ne votera jamais de motion de censure contre le gouvernement, mais elle ira jusqu'à refuser de voter le dernier budget. La crise est donc consommée avec la droite. Il n'empêche qu'en l'absence de toute alliance, "ni avec la droite ni avec la gauche", sa réélection dans la 1ère circonscription s'avère difficile. Elle le sait. Retrouver le score de François Bayrou dans la circonscription ne lui assurerait que 22, 51 %, et la placerait en troisième position, celle du siège éjectable sans sortie de secours. "Je sais le risque que je prends. D'autant plus que je n'appartiens pas à la fonction publique".

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