605 millions d'euros d'investissement pour cinq ans : le plan pluriannuel d'investissement (PPI) de la ville de Lyon a été voté jeudi, au conseil municipal.
Lundi, les élus validaient amplement la PPI de la Métropole de Lyon (3,5 milliards d'euros de budget), mais cette fois l'assentiment de l'opposition fut plus difficile à obtenir pour ce nouveau plan 2015-2020.
Avec la baisse des dotations de l’État, la municipalité doit faire des économies pour conserver des finances saines et économiser les 40,1 millions d’euros prévus d’ici 2020. Pourtant, cette PPI conserve la même dote financière que celle de 2008. Le choix du maire : l'investissement sur le long terme, malgré 250 millions d'euros investis précédemment mais non encore réalisé.
"Les gens pensent très souvent qu'il suffit d'un claquement de doigts pour qu'une décision se réalise dans les quinze jours. Regardez, sur le moyen terme, l'évolution positive de votre arrondissement sur les précédents mandats, Monsieur Blache", répondait Gérard Collomb à l'élu du 6e arrondissement. Celui-ci soulignait alors que "ce n'est pas sur les intentions, mais bien sur les actes que se mesure la véracité d'un plan". Le groupe UMP, présidé par Michel Havard, s'est d'ailleurs abstenu. Contrairement à son vote favorable pour la PPI de la Métropole.
De grands projets urbains validés
Des intentions : la PPI de l'équipe municipale n'en manque pas. Les rénovations de la Part-Dieu et de Perrache, déjà sur les rails, sur lesquelles a insisté le maire, ont en effet été votées. La gare Part-Dieu, conçue pour accueillir 30 000 personnes et qui en reçoit 120 000 chaque jour, changera entre 2017 et 2021, puis dans un second temps entre 2022 et 2028. Le rez-de-chaussée sera consacré au passage des visiteurs, le premier étage aux commerces, et deux étages souterrains à des parkings.
Cette année, la place Béraudier et l'immeuble qui l'occupe seront démolis, afin d'organiser un passage et un "raisonnement miroir" avec la place de Francfort, pour créer des "dimensions résolument métropolitaines", selon les termes de Gérard Collomb. Dans le même temps, la gare de Perrache sera largement transformée : d'ici 2021, la place des Archives et la place Carnot devraient être reliées et le passage désencombré pour les 100 000 usagers quotidiens, en supprimant une partie de la voûte ouest pour créer un passage à ciel ouvert. L'entrée se fera via la place des Archives, ou le cours Charlemagne par un accès en sous-sol.
De nombreux autres projets de construction ont été abordés. Notamment à Gerland, où des "îlots" d'habitations, de bureaux (60 000m2), et de commerces (7 000m2), conçus au cœur d'espaces verts (10 millions consacrés à l'énergie et au patrimoine), devraient voir le jour. Le quartier deviendra le "2ème pôle tertiaire après la Part Dieu et le 1er quartier industriel lyonnais", avec une insistance sur les biotechnologies, et notamment le nouveau siège de Sanofi, déclarait Gérard Collomb.
La petite enfance mise de côté
Mais entre l'intention et l'acte, il y a parfois plus qu'un pas. Une enjambée qui, en matière d'investissement, doit être chiffrée : les élus UDI et Les Républicains ont ainsi souligné le manque de précisions financières de certaines rénovations. Comme les rues Victor Hugo, de la République, les places de la Comédie ou des Terreaux. "Les intentions sont là, mais floues !", relevait Denis Broliquier, maire du 2ème arrondissement et Président du groupe UDI. Les différents élus ont également trouvé un point de consensus dans la critique de cette deuxième PPI : le soin accordé à la petite enfance. Sur les mille places en crèche promises par Gérard Collomb, seules 230 verront le jour grâce à l'ouverture de cinq nouvelles crèches. "En 2008, c'était 450 berceaux pour 609 au programme", relevait Michel Havard.
Parmi les points revus à la baisse, le scolaire qui perd plus de 3 millions d'euros d'investissement face au plan de 2008, et trois nouveaux groupes scolaires au lieu des cinq prévus. Enfin, le projet de la maison de la danse à Confluence (100 millions d'euros) a été abandonné, au profit d'une maison de la danse dans le 6ème arrondissement, "au cœur de nos visions d'investissement culturel", s'est félicité l'équipe municipale. Pourtant les subventions et investissements culturels devraient baisser : gel des subventions aux MJC ou aux budgets de l’Orchestre national de Lyon et des Célestins.