Au lendemain du discours de François Fillon à La Grande-Motte, les ténors locaux de l’UMP ont plutôt affiché un certain détachement au sujet des différentes déclarations de l’ancien Premier ministre. Le temps est à préparer les prochaines échéances électorales.
La contre-attaque de François Fillon a visiblement dérangé certains élus du département. La plupart insistent sur le fait de se rassembler, craignant à demi-mot une nouvelle guerre des chefs. En revanche, le député Michel Terrot, représentant local de Force républicaine, nouveau courant de François Fillon, défend son leader.
La priorité aux municipales et aux européennes
“Ce n’est pas le moment, je préfère m’intéresser aux élections municipales”, nous déclare Michel Havard, candidat UMP à Lyon pour les prochaines élections. Comme d’autres élus, il se préoccupe davantage des échéances électorales à venir, soucieux de la proximité. Nora Berra, députée européenne et élue concernée par cette échéance, confirme : “Les européennes auront valeur de référendum sur l’actuelle politique menée par le Gouvernement. La présidentielle arrive après. Aujourd’hui, nous devons travailler ensemble.”
“Il faut se rassembler”
Philippe Meunier, député de l’Est lyonnais, est très clair : “Pour les Français, il y a d’autres priorités que 2017. Nos compatriotes subissent une oppression fiscale et sociétale. De plus, nous sommes engagés sur les européennes et les municipales.” Éloigné du courant filloniste, il ajoute : “On peut avoir des interrogations quand on sait que François Fillon a été le Premier ministre du président Sarkozy pendant cinq ans.”
Georges Fenech penche presque dans le domaine de l’affectif. Il s’est déclaré surpris et “peiné” par l’attitude de François Fillon. Tout comme ses collègues, il considère que cette réaction est “inopportune et à contre-temps, car l’heure n’est pas à l’élection présidentielle. Cette semaine fut un moment émotionnel avec Nicolas Sarkozy dans un temps de crise pour l’UMP où il faut se rassembler”.
“C’est toujours le moment de s’occuper des affaires de la France”
Du côté du député Michel Terrot, le discours est fort différent. Il s’est engagé auprès de François Fillon dans son courant politique, Force républicaine. Il en est l’un des représentants locaux.
“Il ne faut pas exagérer ses propos”, déclare-t-il. Selon lui, François Fillon a juste rappelé qu’il était candidat à la primaire et que tout le monde était à égalité devant celle-ci.
“Ce n’était pas une déclaration de guerre, justifie-t-il, mais une affirmation de sa candidature.” “Cela ne veut pas dire que François Fillon se désintéresse des municipales. Mais ce n’est pas à la dernière ligne droite que l’on définit une ligne politique. C’est toujours le moment de s’occuper des affaires de la France”, avance-t-il en réplique à ses collègues qui dénoncent le “contre-temps” de François Fillon.