Le président de la métropole de Lyon a jugé “inutile”, “contre-productive” et “stigmatisante” la proposition faite par Édouard Philippe et reprise par Laurent Wauquiez de contreparties au RSA.
Même en vacances la politique continue. Ce mardi soir, David Kimelfeld a dégainé le premier pour demander (avec un peu de retard) la mise en place de la circulation différenciée. Une carte écolo que le président de la métropole a doublée hier d'un propos social en critiquant l'idée de contreparties aux RSA portée par Laurent Wauquiez.
“Dimanche, le sujet des droits et devoirs des bénéficiaires du RSA est revenu au cœur des débats politiques, Laurent Wauquiez proposant une nouvelle fois que les bénéficiaires de RSA se voient imposer des contreparties, sous la forme de travaux d’intérêt général (TIG). Je ne comprends toujours pas l’intérêt de cette "contrepartie" qui vient inutilement stigmatiser les personnes au RSA et entretient la confusion sur le sens même de la solidarité nationale. Chacun peut être amené, à un moment ou à un autre, à avoir un accident de la vie, une difficulté d’accès à l’emploi… Imposer des contreparties sous forme de TIG n’est pas l’idée que je me fais du contrat social”, a jugé David Kimelfeld.
Cette idée reprise par Laurent Wauquiez a été introduite dans le débat par le Premier ministre Édouard Philippe qui a rappelé les “droits et des devoirs” de “tous les acteurs économiques lorsque l’État crée des systèmes de solidarité” et évoqué le terme de “contreparties” pour les bénéficiaires d'aides sociales.
“Au-delà de la question “idéologique”, il faut éviter de lancer des “grandes idées” sans analyser au préalable la faisabilité opérationnelle, a estimé le président de la métropole de Lyon. Comme bien souvent dans la mise en œuvre de nos politiques publiques, le diable est dans le détail. Organiser des TIG en laissant penser que c’est simple me paraît naïf : il faut une véritable organisation, de l’ingénierie et de la formation. Accompagner des personnes âgées en maison de retraite, des personnes en situation de handicap, entretenir des espaces verts, etc… sont autant de métiers qui nécessitent des qualifications professionnelles, une formation préalable, un encadrement”.
La gestion du RSA est une compétence métropolitaine depuis que le Grand Lyon a récupéré certaines fonctions du département. David Kimelfeld a tenu à rappeler “que des contrôles existent, aussi bien par la CAF que par la collectivité” “Il est donc contre-productif de tenir un discours de culpabilisation à l’égard des bénéficiaires de la solidarité”, a-t-il jugé.
Dans les colonnes du Progrès, Laurent Wauquiez avait proposé de faire de la région une collectivité “pilote” pour “expérimenter pendant deux ans au moins un programme de type droits-devoirs”. “On demanderait aux gens qui ont le RSA de faire des heures de TIG : aider les maisons de retraite, rendre visite à des personnes handicapées, entretenir les espaces verts, aider lors de festival ou des associations”, avait précisé le président du conseil régional. Une position ancienne pour l’élu LR depuis 2011 et a sortie sur le “cancer de l'assistanat”.