En l'espace de cinq ans, la ville de Corbas a dû augmenter ses impôts et n'a pas su réduire sa dette. Mais ses investissements reposent désormais sur l'auto-financement.
Maire depuis 2009, Jean-Claude Talbot (PS) a pris la succession de Thierry Butin dont l'élection avait été invalidée. Depuis, la plupart des dépenses ont augmenté. C'est le cas des dépenses de fonctionnements, représentant désormais plus de 1000€ par personne (+20%), soit 100€ de plus que la moyenne des communes de même strate. Mais c'est surtout les investissements qui ont grimpé, avec des dépenses en équipement représentant désormais 444€ (+34%). La dette a augmenté, mais est conforme à la moyenne avec 825€ par habitant.
Enfin, les taxes sont elles aussi en hausse et représentent désormais plus de 520€ par personne pour 410€ en 2007. Pour Jean-Claude Talbot, ce chiffre est dû à son prédécesseur :" On a dû augmenter les impôts en début de mandat à cause de l'équipe précédente. Elle avait avancé une construction de neuf millions d'euros, et ce sans prévoir de plan d'investissement. On s'est donc retrouvé avec ce boulet sur les bras."
La ville dispose donc d'une note au-dessus de la moyenne, de 6/10, dans notre évaluation. Elle souligne la hauteur des investissements tout en prenant en compte ces impôts plutôt élevés et la dette toujours présente. Une politique qu'assume le maire : " Après avoir réglé le problème des neuf millions d'euros, nous avons décidé de ne plus recourir à l'emprunt. Tous nos investissements se sont ensuite basés sur nos capacités d'auto-financement."
Des postes budgétaires en augmentation
Le budget alloué aux différents postes budgétaires a quant à lui systématiquement augmenté depuis la conquête de la ville par le PS. Cela se ressent particulièrement sur celui consacré au sportet à la jeunesse qui a plus que doublé avec 176€ par habitant en 2012. Un parc et un centre de loisirs ont ainsi été crées durant le mandant. La culture n'est pas en reste et 207€ par habitants y sont désormais consacrés.
Mais tous les postes budgétaires ne sont pas élevés pour autant, et certains restent bien en dessous de la moyenne. C'est le cas du budget éducation, représentant 924€ par corbasien de moins de 15 ans contre près de 1 300€ à Chassieu et 1 400€ à Feyzin. À noter également, le budget social ne représente que 57€ par habitant, malgré une forte hausse. Un chiffre qui peut étonner pour une ville socialiste.
À contrario, le maire a choisi d'investir dans la sécurité en embauchant deux policiers municipaux et a mis en place un système de vidéo-protection. "C'était une vraie demande de la population", justifie-t-il. Au final, Jean-Claude Talbot a su compenser certaines faiblesses budgétaires de la ville sans pour autant les effacer totalement.
--> Page suivante : le budget de Corbas à la loupe
Le budget de Corbas à la loupe
--> Page suivante : méthodologie
-----
Pour contacter la rédaction : municipales@lyoncapitale.fr
Méthodologie
Nous avons pris les chiffres des comptes administratifs 2007 et 2012 de la commune pour calculer les évolutions. Pour obtenir la note générale de bonne gestion, nous avons établi une moyenne selon six critères * :
- les dépenses réelles de fonctionnement par habitant
- le produit des impositions directes par habitant
- les dépenses d'équipement brut par habitant (= les investissements)
- l'encours de la dette par habitant
- les dépenses de personnel / dépenses générales
- l’encours de la dette / recettes réelles de fonctionnement
A titre d'exemple, chaque habitant de Corbas doit 825€ pour rembourser la dette et rapporte à la ville 523€ au titre des taxes et impôts locaux.
Tous les critères n'apparaissent pas par souci de compréhension des tableaux. Les résultats complets des 12 principales villes de l’agglomération sont disponibles dans le numéro de janvier 2014 de Lyon Capitale. Nous avons choisi de confronter ces chiffres à ceux de Feyzin, Grigny et Chassieu, qui sont de taille semblable, tout en gardant Lyon comme ville-témoin.
* Pour les villes de Chassieu et de Feyzin, seuls les quatre premiers critères ont été retenus, les deux derniers ne nous ayant pas été communiqués.