Coup de tonnerre sur le Grand Stade

Les commissaires enquêteurs indépendants mandatés par le Tribunal Administratif ont rendu un avis défavorable au projet OL Land, destiné selon eux à permettre à l’OL de réaliser des “plus-values indécentes” au regard de l’argent public investi, estimant même que cela relève de “l’abus de biens sociaux”. Gérard Collomb entend malgré tout poursuivre le projet.

48 heures après avoir découvert l’avis défavorable rendu par les commissaires enquêteurs sur la révision du PLU (plan local d’urbanisme) pour réaliser le Grand Stade à Décines, Gérard Collomb, président du Grand Lyon, avait encore les yeux écarquillés. Comme sous le choc de la violence du document remis par le commissaire enquêteur. “C’est du petit lait”, glissait Béatrice Vessillier, conseillère communautaire Verte et opposante au projet. “Ca fait plaisir de se sentir entendus”, se réjouissait le binôme UMP de l’Est lyonnais Philippe Meunier-Michel Forissier, lui aussi farouchement contre la venue de l’OL sur leur territoire.

Dans son argumentaire, les commissaires enquêteurs reprennent une partie des idées avancées par les anti-OL Land à Décines. “Même Carton Rouge (une association d’opposants, ndlr) n’était pas allé aussi loin”, s’est inquiété Gérard Collomb. Jean-Paul Bret, croisé dans les couloirs, n’en revenait toujours pas : “ce sont des propos qui relèvent du réquisitoire”. Au sein du groupe Les Verts, on admet même avoir appris quelques infos. Et pour cause, le rapport démonte point par point l’OL Land tel qu’il est actuellement présenté.

Des terrains bradés

En premier lieu, les commissaires enquêteurs évoquent “deux problèmes incontournables” pour la desserte du site : “la saturation de la Rocade Est” et “l’absence d’un vrai transport lourd”. Pour eux, les solutions proposées (tramway et parc relais) sont “très compliquées et d’une fragilité extrême”. Ils pointent surtout leur coût, 180 millions d’euros, à leurs yeux “nettement sous-évalué”et “d’une absence quasi-totale d’utilité pour les habitants des communes concernées” puisque ces moyens de transport ne serviront “qu’à la desserte du stade”. Ils jugent donc “totalement totalement inacceptable que des kilomètres de voirie, des milliers de places de parking et deux stations de tramway financés par l’argent public ne servent que huit jours par an, en temps cumulé, et au seul profit du groupe privé qui exploitera le stade”. Les voies de bus en site propre qui relieront Eurexpo au stade du Montout relèveraient même pour eux “au minimum de la Cour des Comptes, voire de l’abus de biens sociaux”.

Le rapport égratigne aussi la construction économique du projet. Suspectant fortement “que les terrains du Montout appartenant à la collectivité soient destinés à être bradés au club lyonnais (...), ouvrant ainsi la voie à d’indécentes plus-values au regard des efforts consentis par la collectivité”.

Collomb continuera à avancer

Gérard Collomb s’est défendu en dénonçant le ton partial d’un rapport qui fait la part belle aux opposants. Le président du Grand Lyon a maintenu son cap : “nous continuons à avancer”. Si cet avis ne le fait pas dévier, c’est aussi parce qu’il n’est que consultatif - le maire a fait remarquer que Barre était passé outre l'avis des commissaires sur la Cité Internationale - et qu’il vient sanctionner une révision du PLU pour l’heure abandonnée. “Cet avis montre une forme d’aveuglement de Gérard Collomb”, regrette un vice-président socialiste.

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