Photo d’illustration © TD

Débat sur la qualité de l’air et la zone à faible émission au Grand Lyon

Le débat sur la subvention de 175 000 euros accordée à l’association ATMO Auvergne-Rhône-Alpes a été l'occasion pour tous les groupes politiques de la métropole de mettre en avant leur ambition environnementale pour l'agglomération.

La métropole de Lyon a voté ce lundi une subvention de 175 000 euros à l’association Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, qui surveille la qualité de l’air dans la région. Le montant de cette subvention est identique à celui accordé en 2017, mais le Grand Lyon y a ajouté une subvention exceptionnelle de 50 000 euros “dans le cadre de son accompagnement des acteurs au programme spécifique Ville respirable en cinq ans”. Une délibération largement soutenue par les différents groupes politiques du Grand Lyon, qui en ont tout de même profité pour faire passer des messages.

“Les élus locaux sont donc trop bêtes à votre goût”

L'élue LR Agnès Gardon-Chemain a dénoncé le manque de “débat démocratique” sur la zone à faibles émissions (ZFE). “Nous approuvons le principe d'une telle zone (…), mais on peut s'interroger sur la limitation de cette ZFE à cinq communes [Lyon, Villeurbanne, Bron, Caluire-et-Cuire et Vénissieux, NdlR]. Pourquoi ces cinq ? Les autres limitrophes ne sont donc pas polluées ?” a questionné l'élue d'Écully. Qui a aussi critiqué la limitation de la vitesse à 70 km/h sur le boulevard périphérique. “Vous annoncez ce choix à la presse sans même avoir ouvert le débat dans notre instance représentative. Les élus locaux sont donc trop bêtes à votre goût ?” a lancé la conseillère métropolitaine. Agnès Gardon-Chemain estime que ses concitoyens les plus vulnérables, ceux qui n'ont pas la chance d'habiter au bon endroit, ont parfois fort légitimement l'impression d'être pris pour des pigeons”.

“J'ai compris que sur le périphérique vous vouliez aller plus vite, mais sur le défi climatique je n'ai rien compris dans vos propos”, lui a répondu sèchement David Kimelfeld. “Votre intervention n'est pas adaptée aux enjeux, qui ne se résument pas à des slogans, des procès d'intention, des caricatures et des petites blagues. D'ailleurs, les membres de votre groupe politique participent à cette réflexion de manière sérieuse et posée”, a ajouté le président de la métropole.

“La pollution diminuera à l’intérieur et à l’extérieur de la ZFE”

De son côté, Pierre Hémon (EELV) a félicité David Kimelfeld sur la réduction de la vitesse sur le périphérique. “Cela apaisera un peu la circulation en diminuant les nuisances sonores et atmosphériques”, a-t-il jugé. Concernant la ZFE, le conseiller métropolitain écologiste a rappelé que “90 % des dépassements de NOx ont lieu à l'intérieur de la zone choisie par la métropole”. Selon lui, “les études d'Atmo Aura sont très claires : la pollution diminuera à l'intérieur et à l'extérieur de la zone, donc sur l'ensemble de la métropole”. L'élu lyonnais a tout de même affiché deux insatisfactions : le report à janvier 2021 de la limitation pour les véhicules utilitaires Crit'Air 3 et le manque d'ambition de la métropole sur la réduction des véhicules particuliers dans l'agglomération “alors qu'ils participent à 48 % de la pollution”.

Un constat partagé par le conseiller UDI Christophe Geourjon, qui souhaite que la ZFE soit élargie, que “les zones 30 se multiplient dans le Grand Lyon”, que “la ville soit plus végétalisée pour réduire les îlots de chaleur” et que la métropole incite les Grand-Lyonnais “à opter pour des modes actifs de déplacement en proposant par exemple d'intégrer l'offre TER dans l'offre Sytral, au tarif TCL”.

“Ma conviction est qu'il faut aller plus vite et loin”

Concernant les mesures contraignantes pour les automobilistes dans la ZFE, le vice-président chargé de l’environnement, de la santé et du bien-être dans la ville, Thierry Philip, a déclaré que ce “n'était pas encore exclu” puisque la phase de concertation était en cours, et que la délibération aurait lieu en janvier. David Kimelfeld a lui proposé la création d'un observatoire du bruit et de la température dans la métropole, dans la veine de ce que peut faire Atmo pour la pollution. Le président de la métropole a aussi assuré que le Grand Lyon aurait l'occasion de parler “avant 2029” de la question des restrictions pour les véhicules des particuliers. “Ma conviction est qu'il faut aller plus vite et loin”, a-t-il conclu.

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