La ministre de la Réforme de l'Etat l'a annoncé la semaine dernière : Lyon sera, à l'instar de Lille et Marseille, "une grande métropole". Elle suit les recommandations de Gérard Collomb qui voulait en faire une métropole d'intérêt européen. Sont annoncés des transferts de compétences aujourd'hui dévolues au Département et à la Région.
L'information est presque passée inaperçue : Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'Etat et de Décentralisation, a annoncé vendredi dernier vouloir faire le tri parmi les métropoles et pôles métropolitain. "Je crois sage de distinguer les plus grandes métropoles et les communautés métropolitaines. Pour les premières, le critère démographique est incontournable, autour du million d'habitants", a-t-elle précisé. Lyon, Lille et Marseille obtiendrait ce titre, selon elle. Celles-ci "pourraient bénéficier par convention de transferts de compétences départementales et régionales". Elle satisfait là une revendication de Gérard Collomb qui lui avait adressé une note où il faisait valoir ses vues.
Collomb veut zapper le Département et Mercier de la métropole
Plaidant pour un acte III de la décentralisation, le maire de Lyon avait préconisé l'instauration de "métropoles d'intérêt européen" afin de leur permettre "de figurer durablement dans le top 20 des grandes villes européennes". "Sur leur territoire, elles exerceraient, poursuivait-il, l'ensemble des compétences du conseil général et une partie des compétences des conseils régionaux dans le domaine de l'université et de la recherche, de l'animation des pôles de compétitivité, de la promotion internationale". Michel Mercier appréciera, lui qui selon les dessins de Gérard Collomb, deviendrait le président du conseil général du Beaujolais… A côté de ces trois mégalopoles, Gérard Collomb imaginait des métropoles d'intérêt national, tels que Bordeaux, Nice, Toulouse ou Grenoble.
"Il s'agit de tirer des marges de croissance en regardant vers l'Europe. C'est aussi une victoire politique et symbolique", décrypte une collaboratrice du maire de Lyon. Pour l'heure, la ministre n'a pas précisé quelles seraient les nouvelles compétences dévolues à "la grande métropole" lyonnaise. "Ça pourrait pas mal bouger", a soufflé le maire de lyon en conseil municipal ce lundi.
Ce n'est pourtant pas l'avis de plusieurs observateurs. En effet, la ministre n'entend pas supprimer un échelon administratif, comme le recommande les pourfendeurs du mille-feuille administratif français. "Les cofinancements si prisés de nos élus ont encore de beaux jours devant eux", déplore le site Agora.vox. Le "média citoyen" pointe les lobbies d'élus, "l'association des régions de France, celle des Départements, celles des maires ruraux, des maires des grandes villes et celles des petites villes (…) qui squattent les antichambres ministérielles pour obtenir la garantie de leur survie".