Le maire du 2e arrondissement a appelé à la démission du ministre de l’Intérieur. Pour l’élu Les centristes, cette annonce précipitée est aussi le signe de la peur de Gérard Collomb de voir ses successeurs David Kimelfeld et Georges Képénékian devenir trop puissants à Lyon.
Lyon Capitale : Que pensez-vous de l'annonce de Gérard Collomb ?
Denis Broliquier : Ce n'est pas vraiment une surprise, mais c’est un manque de respect pour la fonction. Ça fait des mois que l'on sait qu'il pense à sa fin de carrière plutôt qu'a son ministère. Je pense qu'il doit d'ores et déjà démissionner parce qu’on ne peut pas courir deux lièvres à la fois. Le ministère de l'Intérieur est extrêmement important et exigeant. Cela demande une attention entière. C'est un manque de respect pour sa fonction ministérielle. Il faut le rappeler que c'est le président de la République et le 1er ministre qui décident de son sort. C'est un mauvais signe sur ce que Macron a prôné de nouvelles pratiques et renouvellement politique. Collomb vient de lui donner un coup vieux.
Selon vous, pourquoi cette annonce si longtemps avant les élections de 2020 ?
Il l’annonce tôt, mais est-ce que Lyon a encore envie de Collomb ? C'est ça la question. J'avais compris quand il est parti que beaucoup de personnes soufflaient, y compris chez ses proches. Ils n'en pouvaient plus de son pouvoir omnipotent. Beaucoup de Lyonnais étaient soulagés de tourner la page. Aujourd'hui, on s'aperçoit que Georges Képénékian d'une part et David Kimelfeld d'autre part ont tourné la page. Si dans le discours ils sont tous les deux sur la ligne Collomb, dans les faits, il y a une nouvelle gouvernance. Le retour de Collomb est assurément un retour vers le passé. On s'est habitué à goûter à autre chose, à imaginer autre chose. Les choses sont claires aujourd'hui et respectueuses, ce qui n'était pas le cas avec Collomb. Je pense que la classe politique dans son ensemble, y compris chez LREM, ne veut pas entendre parler de Collomb. En le disant si tôt de façon officielle, cela montre qu'il a peur des signes qui lui reviennent de Lyon et que beaucoup de ses amis peuvent se passer de lui.
Est-ce que ça change quelque chose pour vous ?
Ça ne change rien pour moi. Je vais être candidat, je fais un travail de fond de contact et de rassemblement. On a toujours su qu'il essayerait de revenir. Aujourd'hui, que l'annonce soit officielle ou non, ça ne change rien. Je continue de travailler de manière discrète avec les centristes. Ensuite qui sont nos adverses ? Ce n'est pas le sujet d’aujourd'hui.