Le collectif L’Entente a épluché la présence sur les réseaux sociaux des candidats du FN aux élections départementales. En Rhône-Alpes, plusieurs d’entre eux ont été repérés pour leurs débordements.
Changer l'image du FN, Marine Le Pen s'y attelle depuis son arrivée à la tête du parti. Mais, en présentant des candidats dans quasiment tous les cantons de France, le parti d'extrême droite a dû trouver un nombre inédit de candidats. Souvent au mépris de l'image irréprochable que veut insuffler Marine Le Pen.
C'est ce que révèle le collectif L’Entente, qui a recensé les débordements sur les réseaux sociaux des candidats FN aux prochaines élections départementales. Plus de 500 cas ont été repérés, une liste non exhaustive puisque le collectif annonce que d'autres révélations sont à venir.
Parmi les débordements mis en lumière, plusieurs concernent des candidats de la région Rhône-Alpes.
Antisémitisme, racisme, homophobie et fautes d’orthographe
Yves Philippe est candidat dans le canton d'Attignat, près de Bourg-en-Bresse, dans l'Ain. Particulièrement actif sur Facebook, parfois au mépris de la langue française, Yves Philippe a notamment partagé une publication dans laquelle il estime que Manuel Valls "rampe et lèche le sol" face aux juifs, un message dans lequel il parle "des juifs qui déconstruise [sic] le bien-fondé de notre pays", ou encore un photo-montage mêlant la marque Banania avec la garde des Sceaux, Christiane Taubira, avec le sous-titre "Y'a pas bon Taubira". Autre publication mise en avant, un message posté en juin dernier dans lequel l'élu ne comprend pas qu'on vienne "nous emmerder avec un rom retrouvé lynché dans un caddie", ajoutant espérer que "ce rom arrangé" ait "compris la leçon" et que "ses cousins vont bientôt quitter le territoire français".
En Ardèche, David François est candidat dans le canton d'Annonay. Répondant à un internaute sur Twitter, il déclare : "et encore vous oubliez les homotransphobes, les homobiphobes et toutes les variations phobes de vos perversions".
D'autres candidats peuvent également être mentionnés, comme Maxime Chaussat, qui se présente dans le canton de Châtillon-sur-Chalaronne. Secrétaire départemental du FN dans l'Ain, ancien responsable du FNJ dans le Rhône, Maxime Chaussat a été condamné en 2011 pour des tags racistes – "Islam dehors" et croix celtiques sur la façade d'un kebab – alors qu'il se présentait aux cantonales dans le Rhône. Il affirme avoir couvert un autre militant et précise que son casier judiciaire est aujourd'hui vierge.
Masquer les comportements gênants
Des dérapages dont il est beaucoup plus difficile de trouver la trace aujourd'hui. Le Figaro explique que "le parti de Marine Le Pen consacre le temps de deux de ses salariés du siège de Nanterre à surveiller les comptes Facebook et Twitter des candidats aux élections départementales de mars prochain".
Ainsi, le compte Facebook d’Yves Philippe paraît avoir été supprimé, alors que le compte Twitter de David François n'est désormais visible qu'aux abonnés auxquels il en donne l'autorisation.
L'image du FN "dédiabolisé" en prend un coup, au vu de la longueur de la liste publiée par le collectif. "Certes, il y a quelques cas à problème, mais ça reste une petite minorité, dans des proportions trop faibles pour que l'on puisse nous juger globalement", se défend le secrétaire général du FN, dans des propos relayés par Le Figaro.
C'est ça, raciste, analphabètes, démagos, menteurs et alcooliques.