Municipales 2020 – Entretien avec Grégory Doucet, deuxième homme de la campagne selon les sondages. Le candidat EELV ne veut plus travailler avec Gérard Collomb, dont il renvoie le “modèle lyonnais” au siècle dernier. Pour transformer la ville, il veut instaurer une démocratie plus participative. Il tend aussi la main à la gauche, mais pas avant le second tour.
Lyon Capitale : Vous n’avez jamais été élu et vous ambitionnez de devenir maire de Lyon. Comment en êtes-vous arrivé à vous imaginer diriger la troisième ville de France ? Grégory Doucet : En 2017, au sortir d’une séquence des présidentielles et des législatives qui n’avait pas été favorable à mon parti, j’ai pris la décision de me présenter pour être le secrétaire fédéral d’Europe Écologie-Les Verts afin que Lyon devienne une ville écologiste. Nous étions en train de nous morfondre, alors que l’urgence n’avait jamais été aussi forte. En me désignant candidat à la Ville de Lyon en septembre, les militants ont pris un risque. Je ne suis pas très connu, même si j’ai aujourd’hui plus d’amis sur les réseaux sociaux… Quand j’ai évoqué l’idée que nous pourrions gagner la ville, ils étaient peu à y croire. Se fixer un tel objectif change tout. Ce n’est pas pareil de se lancer dans une campagne avec l’objectif de peser et celui de gagner. Aujourd’hui, une partie des électeurs attend que ce soit nous qui donnions le la. Très vite, je me suis donc attaché à travailler sur l’organisation et au rassemblement le plus large possible. Nous construisons notre programme en associant les signataires de l’appel “Changer Lyon”. Nous recourons aussi à la sociocratie, pour faire émerger des personnalités qui seront ensuite nos têtes de liste : les militants votent jusqu’à ce qu’ils n’aient plus d’objection sur leur candidat. Je crois à ce que les méthodes peuvent apporter. La sociocratie crée du collectif et donne du crédit à celui qui a été désigné. Ce n’est pas une investiture qui vient d’une commission nationale au gré d’arrangements d’appareil. Aujourd’hui, je suis très satisfait de notre mobilisation. Je suis aussi content que l’on bénéficie de l’effet élections européennes, qui a été un facteur d’accélération de la prise de conscience. La lecture des sondages successifs qui vous placent en deuxième position au premier tour ouvre-t-elle une perspective sur l’hôtel de ville ? Être au-dessus de 20 % d’intentions de vote ne m’a pas surpris, mais je m’en réjouis. Je nous attendais plus entre 15 % et 20 %. Ces résultats correspondent à ce qu’avaient montré les élections européennes. C’est très encourageant, mais je ne sabre pas le champagne. Il faut se dire que l’on se prépare à diriger la ville. C’est le message que nous adressons à nos militants et qui nous place dans un esprit de responsabilité. Les sondages sont intéressants, mais ce sont aussi les militants motivés qui font gagner une campagne. Et puis la victoire, pour moi, ne viendra pas le 22 mars 2020, mais six ans plus tard, quand nous aurons transformé la ville. À quoi ressemblerait donc la ville de Lyon au terme de votre mandat ?
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