En déplacement à Villeurbanne avec son collègue Vincent Peillon sur le thème des ABCD de l’égalité, Najat Vallaud-Belkacem a affirmé vouloir confier des prérogatives au CSA pour lutter contre les stéréotypes sexistes dans les médias.
Ce lundi matin 13 janvier, le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon et la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem étaient en visite au groupe scolaire Château-Gaillard de Villeurbanne. Un déplacement en tandem pour défendre les “ABCD de l’égalité”, un dispositif lancé à la rentrée dans une dizaine d’académies et qui concerne plus de 600 classes. La volonté : déconstruire les stéréotypes filles/garçons dès le plus jeune âge, pour ouvrir le champ des possibles aux uns comme aux autres. “Il ne s’agit pas de faire des garçons des filles et inversement, se défend la ministre. Il s’agit de permettre à chacun d’être ce qu’il veut, sans préjugé.”
“Transmettre une culture de l’égalité”
Pensés par un comité d’experts, les modules des ABCD de l’éducation visent à “transmettre une culture de l’égalité et de respect entre les filles et les garçons”. Concrètement, il s’agit de séquences pédagogiques intégrées au sein des programmes en français, sciences, sport… Le but est de faire prendre conscience aux enfants des limites qu’ils se fixent et de l’autocensure dont ils font preuve.
Pourquoi une fille ne pourrait-elle pas être maçonne ? Pourquoi un garçon ne pourrait-il pas faire de la danse ? Des questions auxquelles les enfants réfléchissent ensemble dès l’âge de 4 ans. “C’est l’âge où l’on repère les premiers stéréotypes qui vont d’abord se porter sur les couleurs : Les garçons n’osent pas utiliser du rose parce qu’ils se disent que c’est une couleur pour les filles”, explique la ministre, qui se réjouit de l’accueil de ces ABCD par les enseignants comme par les parents d’élèves. “L’équipe éducative, qui a reçu une formation sur ce sujet y voit un intérêt personnel et pour les enfants car elle les interroge eux-mêmes sur leur pratique”, souligne la ministre sans cacher son enthousiasme.
Du côté de l’école, les choses semblent donc en bonne voie. À tel point que Najat Vallaud-Belkacem envisage d’étendre la mesure à l’ensemble des élèves français dès la rentrée 2014. À l’avenir, des modules pourraient également être ouverts aux parents pour continuer la démarche à la maison.
Après l’école, le CSA
Les ABCD ne sont qu’un pan de la démarche d’égalité hommes/femmes, qui ne se limite pas à l’école. Najat Vallaud-Belkacem défend actuellement au Parlement un projet de loi conférant des compétences au CSA pour lutter contre les stéréotypes sexistes. Le plan se découpe en 4 axes majeurs : “Il s’agira tout d’abord de donner au CSA des compétences pour contrôler que ce qui est diffusé ne représente pas une atteinte à l’image des femmes. Si cette problématique touche l’ensemble des médias, elle intéresse néanmoins principalement Internet, détaille à Lyon Capitale la ministre des Droits des femmes. Deuxième point, il faudra veiller à faire intervenir plus régulièrement des expertes.” Le CSA pourra alerter les médias concernés de la faible participation d’experts féminins et, le cas échéant, prendre des mesures allant de l’avertissement jusqu’à la sanction.
Autre point, plus “délicat” de l’aveu même de la ministre, car moins évident à borner : établir un cadre pour “éviter l’exagération de stéréotypes dans les médias” : “Définir ce qui est une exagération de stéréotypes ou ne l’est pas ne relève pas du ministère, détaille Mme Vallaud-Belkacem. Le CSA est chargé, en partenariat avec des associations, de définir une grille pour tracer les limites. Mais attention, ça ne veut pas dire qu’on ne verra plus une femme dans une cuisine ou un homme au travail. Il ne faut pas tomber dans l’exagération. Mais le CSA observera et au besoin tirera la sonnette d’alarme.” Mais n’y a-t-il pas là une atteinte à la liberté de création ? Najat Vallaud-Belkacem ne le croit pas : “Tous les dirigeants de chaînes que j’ai pu rencontrer reconnaissent que, si le cadre est défini en amont, certaines contraintes peuvent être intégrées dans le cahier des charges au moment de la commande d’une fiction par exemple.”
Et les journalistes n’échapperont pas à la mesure, puisque la ministre souhaite qu’ils reçoivent une formation et une sensibilisation à l’égalité hommes/femmes pendant leur cursus.
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Pour aller plus loin, à lire sur notre site :
– Vallaud-Belkacem veut imposer le féminisme à l’école primaire, la mise en place des ABCD
– Entretien avec Najat Vallaud-Belkacem à l’occasion du lancement des ABCD à la rentrée de septembre
– Clap de fin pour les films sexistes à la télé, le projet de loi de la ministre aux Droits des femmes
Endoctrinement pour tous! Mais rassurez-vous Filippetti et Bloche ont déjà bien commencé le travail en direction des media et du Cinéma!
Ils avancent masqués mais imposent leurs lois à tous!
-- Pour une fois, je suis entièrement d'accord avec la démarche -- ras le bol des macho conditionnés comme tels dès le premier âge
Il faudrait faire remarquer à Najat Vallaud-Belkacem que sur les quatre membres du jury villa Médicis 2014-2015, même après le remplacement in extremis de la Deuxième Dame de France, il y a quatre femmes. Où est donc la parité chérie ??
ils fleurissent et sentent le doux parfum de l'enfumage, oubliés les véritables problèmes et enjeux de cette société que nous prépare NVB. Dans la même ligne attaque des sujets importants, ne plus dire une femme mais un être de sexe différent, et bin mon gars, on est pas rendu.