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Crédit photo : Vincent Poillet

Election de François Hollande : "une nouvelle donne" en Europe

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Crédit photo : Vincent Poillet

Le directeur de campagne de François Hollande était à Lyon ce mercredi pour mobiliser une ville qui a voté Nicolas Sarkozy au premier tour. Alors que The Economist juge son champion "plutôt dangereux", le possible futur Premier ministre a rencontré les ambassadeurs de l'Union européenne pour préparer la renégociation du pacte de stabilité européen : "Avec nous, il n'y aura pas une nouvelle crise mais une nouvelle donne", fait-il valoir. Explications.

Lyoncapitale.fr : Ce mercredi, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a plaidé pour une politique de croissance en Europe. François Hollande se sent-il un peu moins seul ?

Pierre Moscovici : Une prise de conscience est en train de se faire partout en Europe et même aux Etats-Unis. L'Europe n'a pas d'avenir si elle a l'austérité pour seul horizon. Aujourd'hui les pays s'enfoncent dans la croissance molle voire dans la récession. L'Europe doit ajouter une dimension de croissance. C'est important qu'une voix aussi forte que le président de la Banque centrale européenne le dise.

Mario Draghi suggère des politiques de flexibilité et d’ouverture de certains secteurs trop réglementés. Est-ce envisageable pour François Hollande de suivre aussi cette voie ?

Mario Draghi et François Hollande ont des positions différentes, des rôles différents aussi. Il n’y a rien de choquant à cela. L’important est ailleurs : le président de la BCE ne parle pas au hasard, et sa parole est écoutée. Il est décisif qu’il se prononce pour une stratégie de croissance européenne.

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Crédit photo : Vincent Poillet

Vous avez vous-même rencontré les ambassadeurs européens pour évoquer la renégociation de l'accord européen. Que leur avez-vous dit ?

J'ai rencontré trois fois ces ambassadeurs, une fois l'ensemble des représentants des pays de l'Union européenne, deux autres fois par petits groupes. Je leur ai dit que l'arrivée de François Hollande ne doit pas les inquiéter. Il est de gauche et sérieux. Nous respecterons nos engagements de réduction des déficits. Nous ouvrirons avec nos partenaires un dialogue pour de nouveaux espaces dédiés à la croissance de demain.

Quelles propositions avez-vous faites ?

Avec nous, il n'y aura pas une nouvelle crise mais une nouvelle donne. Nous proposons d'abord une hausse des moyens de la Banque européenne d'investissement qui accorde des crédits pour financer des projets d'investissements. Ensuite, la libération des fonds structurels européens qui accompagnent les régions dans leur développement et les travailleurs dans leur projet de formation. 3e point : la mise en place d'une taxe sur les transactions financières à l'échelle de l'Europe avec les pays qui le souhaiteront. Enfin la création d'euro-obligations ou plutôt de "project-bonds", centrés sur de grands projets d’infrastructure.

Au vu des difficultés de l'Italie, de l'Espagne et de la France à revenir à moins de 3% déficit en 2013, peut-on envisager un report d'un an de cet objectif ?

Nous prendrons des engagements et les respecterons. Le déficit public français sera réduit en deçà de 3% dès 2013.

Que vous a répondu l'ambassadeur allemand ? L'avez-vous convaincu ?

Ma conviction, c'est que même s'il y a eu une proximité politique entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, nous travaillerons en sérénité avec elle. La relation franco-allemande transcende les clivages politiques.

Hausse du SMIC, création de 60 000 postes de fonctionnaires dans l'Education Nationale, surtaxe pour les très hauts revenus : au cours de sa campagne, François Hollande a ajouté des propositions marquées à gauche. Vu le score moyen de Jean-Luc Mélenchon, ne devrait-il pas revenir à la ligne réformiste qu'il a défendue lors de la primaire socialiste ?

François Hollande est de gauche. C'est un socialiste, un social-démocrate. Il tiendra sa ligne, son cap. Le score de Jean-Louis Mélenchon est important. Il faut rassembler toute la gauche.

Peut-il y avoir des centristes au gouvernement composé par François Hollande ?

François Hollande a dit qu'une fois élu, il gouvernerait avec la gauche. Pour autant, François Bayrou exprime une éthique républicaine très forte. Il l'a dit quand il a condamné la façon dont Nicolas Sarkozy était dans la fuite en avant par rapport à Marine Le Pen. C'est un républicain sincère, il doit être respecté pour cela.

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Crédit photo : Vincent Poillet

Najat Vallaud-Belkacem et Gérard Collomb peuvent-ils intégrer ce futur gouvernement ?

Gagnons l’élection présidentielle avant de penser à un gouvernement ! Najat Vallaud-Belkacem est une jeune porte-parole de talent. Elle a le sens de la formule, elle est travailleuse. Elle a réussi sa campagne. Elle a sans doute un bel avenir politique.

Et Gérard Collomb ?

C'est quelqu'un qui compte au PS, il est le maire de la 2e ville de France, qu’il a transformée. Il incarne une certaine modernité. Il a une vraie vision. Sa voix est et sera entendue.

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ENTRETIEN - Le directeur de campagne de François Hollande était à Lyon ce mercredi pour mobiliser une ville qui a voté Nicolas Sarkozy au premier tour. Alors que The Economist juge son champion "plutôt dangereux", le possible futur Premier ministre a rencontré les ambassadeurs de l'Union européenne pour préparer la renégociation du pacte de stabilité européen : "Avec nous, il n'y aura pas une nouvelle crise mais une nouvelle donne", fait-il valoir. Explications.

Lyoncapitale.fr : Ce mercredi, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a plaidé pour une politique de croissance en Europe. François Hollande se sent-il un peu moins seul ?

Pierre Moscovici : Une prise de conscience est en train de se faire partout en Europe et même aux Etats-Unis. L'Europe n'a pas d'avenir si elle a l'austérité pour seul horizon. Aujourd'hui les pays s'enfoncent dans la croissance molle voire dans la récession. L'Europe doit ajouter une dimension de croissance. C'est important qu'une voix aussi forte que le président de la Banque centrale européenne le dise.

Mario Draghi suggère des politiques de flexibilité et d’ouverture de certains secteurs trop réglementés. Est-ce envisageable pour François Hollande de suivre aussi cette voie ?

Mario Draghi et François Hollande ont des positions différentes, des rôles différents aussi. Il n’y a rien de choquant à cela. L’important est ailleurs : le président de la BCE ne parle pas au hasard, et sa parole est écoutée. Il est décisif qu’il se prononce pour une stratégie de croissance européenne.

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Vous avez vous-même rencontré les ambassadeurs européens pour évoquer la renégociation de l'accord européen. Que leur avez-vous dit ?

J'ai rencontré trois fois ces ambassadeurs, une fois l'ensemble des représentants des pays de l'Union européenne, deux autres fois par petits groupes. Je leur ai dit que l'arrivée de François Hollande ne doit pas les inquiéter. Il est de gauche et sérieux. Nous respecterons nos engagements de réduction des déficits. Nous ouvrirons avec nos partenaires un dialogue pour de nouveaux espaces dédiés à la croissance de demain.

Quelles propositions avez-vous faites ?

Avec nous, il n'y aura pas une nouvelle crise mais une nouvelle donne. Nous proposons d'abord une hausse des moyens de la Banque européenne d'investissement qui accorde des crédits pour financer des projets d'investissements. Ensuite, la libération des fonds structurels européens qui accompagnent les régions dans leur développement et les travailleurs dans leur projet de formation. 3e point : la mise en place d'une taxe sur les transactions financières à l'échelle de l'Europe avec les pays qui le souhaiteront. Enfin la création d'euro-obligations ou plutôt de "project-bonds", centrés sur de grands projets d’infrastructure.

Au vu des difficultés de l'Italie, de l'Espagne et de la France à revenir à moins de 3% déficit en 2013, peut-on envisager un report d'un an de cet objectif ?

Nous prendrons des engagements et les respecterons. Le déficit public français sera réduit en deçà de 3% dès 2013.

Que vous a répondu l'ambassadeur allemand ? L'avez-vous convaincu ?

Ma conviction, c'est que même s'il y a eu une proximité politique entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, nous travaillerons en sérénité avec elle. La relation franco-allemande transcende les clivages politiques.

Hausse du SMIC, création de 60 000 postes de fonctionnaires dans l'Education Nationale, surtaxe pour les très hauts revenus : au cours de sa campagne, François Hollande a ajouté des propositions marquées à gauche. Vu le score moyen de Jean-Luc Mélenchon, ne devrait-il pas revenir à la ligne réformiste qu'il a défendue lors de la primaire socialiste ?

François Hollande est de gauche. C'est un socialiste, un social-démocrate. Il tiendra sa ligne, son cap. Le score de Jean-Louis Mélenchon est important. Il faut rassembler toute la gauche.

Peut-il y avoir des centristes au gouvernement composé par François Hollande ?

François Hollande a dit qu'une fois élu, il gouvernerait avec la gauche. Pour autant, François Bayrou exprime une éthique républicaine très forte. Il l'a dit quand il a condamné la façon dont Nicolas Sarkozy était dans la fuite en avant par rapport à Marine Le Pen. C'est un républicain sincère, il doit être respecté pour cela.

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Najat Vallaud-Belkacem et Gérard Collomb peuvent-ils intégrer ce futur gouvernement ?

Gagnons l’élection présidentielle avant de penser à un gouvernement ! Najat Vallaud-Belkacem est une jeune porte-parole de talent. Elle a le sens de la formule, elle est travailleuse. Elle a réussi sa campagne. Elle a sans doute un bel avenir politique.

Et Gérard Collomb ?

C'est quelqu'un qui compte au PS, il est le maire de la 2e ville de France, qu’il a transformée. Il incarne une certaine modernité. Il a une vraie vision. Sa voix est et sera entendue.

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