Gérard Collomb en meeting © Antoine Merlet
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Élections à Lyon : la stratégie de Collomb

En mars, Gérard Collomb n’a pas prévu de faire dans le détail. À Lyon comme à la métropole, il mènera campagne sur son nom, sa marque et l’histoire qu’il construit depuis quarante ans avec les Lyonnais. Sur sa route, de vieilles connaissances : ses anciens dauphins qui ont fait scission, mais aussi les écologistes qu’il installe dans un face-à-face qui lui convient. Aux Verts, qu’il juge punitifs, il oppose une alliance de l’économie et de l’écologie, qui peut sembler aussi contradictoire que son concept d’autoroute propre. Le maire de Lyon, qui ne candidate qu’à la présidence de la métropole, garde surtout la porte ouverte à sa droite.

2020 marquera une révolution. Indépendamment du résultat des élections, Gérard Collomb ne sera plus maire de Lyon. Dans cette campagne, il ne vise que la métropole, sa création. L’œuvre d’une carrière plus heureuse à l’échelon local qu’au national. Gérard Collomb ne cesse de rappeler son regret d’avoir accepté de devenir ministre de l’Intérieur. Cette métropole, il en a dessiné les contours avec Michel Mercier en 2014. Il l’a modelée avant de voir un autre, David Kimelfeld, se l’approprier et en infléchir le fonctionnement. En 2020, Gérard Collomb veut boucler la boucle : être le premier président élu de cette collectivité. Il n’a que la métropole en tête. Depuis son retour, en 2018, Gérard Collomb n’est “que” maire de Lyon, mais dans tous ces discours il évoque la métropole. À l’époque où ils se parlaient encore tous, les élus de la majorité en rigolaient : “Il ne peut pas s’en empêcher !” “Comme il a toujours dirigé les deux, il mélange les deux, alors que ce n’est plus possible”, confie aujourd’hui la députée LREM Anne Brugnera, qui roule pour le binôme Kimelfeld-Képénékian et prône une application stricte de la loi qui sépare un peu plus le destin des deux collectivités. Il ne sera plus possible, à partir de mars, de présider aux destinées des deux entités.

Ce gymnaste candidat sous le nom de Collomb

Gérard Collomb a finalement intégré cette nouvelle donnée. Mais à sa manière. Il s’est résolu à ne pas se présenter aux deux scrutins. Pour la ville de Lyon, il a investi Yann Cucherat, ancien gymnaste et actuel adjoint aux grands événements. Mais Gérard Collomb mènera quand même campagne, légèrement en retrait dans une traction arrière. “J’entendais ceux qui trouvaient hypocrite d’être tête de liste pour un mandat que l’on ne prévoit pas d’exercer. Mais investir Yann Cucherat et le reléguer au second plan sur les affiches de campagne, est-ce que dans l’absolu ce n’est pas plus choquant ?” interroge un proche du maire de Lyon qui aurait préféré le voir candidater aux deux scrutins et exploiter à fond la marque Collomb. Elle est indéniablement supérieure à celle de l’ancien gymnaste, dont le choix a rassuré ses colistiers qui redoutaient les ambitions de Fouziya Bouzerda. “On a investi le plus faible politiquement, celui qui ne s’opposera pas à lui. Pour Gérard Collomb, la mairie de Lyon peut être utilisée comme une contrepartie dans un accord avec des partenaires qui lui assureraient la présidence de la métropole”, concède un élu sortant.

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