Après la dislocation du PS qui a suivi le quinquennat Hollande et l’apparition d’En Marche, le parti des éléphants amorce sa reconstruction par le bas sans vraiment changer de formule.
D’abord engagée au Parti socialiste dans le Montpellier de Georges Frêche, Sandrine Runel quitte en 2005 l’Hérault pour Lyon, où elle travaille dans une association de lutte contre les expulsions et à l’Ofpra. D’un baron à l’autre, elle arrive dans un PS local entièrement dévoué à Gérard Collomb. En 2016, contrairement à beaucoup de strausskhaniens – courant dont elle fait partie –, elle choisit de rester au PS quand les vannes du parti se déversent vers En Marche : “Ça a été difficile à vivre. On a perdu 70 % de nos cadres et militants. Mais localement, le départ de Collomb a été une respiration pour tout le monde. Chacun a retrouvé sa parole.”
Cette liberté a eu un prix, le PS sort exsangue de la victoire de LREM. L’Union de la gauche réalise 6,19 % aux européennes de 2019, sous la houlette de Raphaël Glucksmann. C’est ce même rassemblement (communistes, Place publique, Génération.s) que souhaite rejouer le PS en mars à Lyon et dans la métropole.
Poser une première pierre
Coincée entre un centre LREM qui a préempté le bloc social-démocrate et une gauche idéologique et écologiste, l’Union de la gauche est sur un chemin de crête. Il s’agit d’assumer un bilan municipal depuis 2001, auquel elle a participé à la ville comme à la métropole, et de se démarquer de LREM et du “modèle Collomb”.
“Il y a eu une dérive mégalo portée par Gérard Collomb, qui a préféré des tours vitrées et de l’attractivité au quotidien des Lyonnais. Nous, nous sommes une gauche moderne, qui n’agit plus seule. Qui ne parle plus de grand soir, mais de grand soir égalitaire.” Cette reconstruction de la gauche “pourrait prendre du temps”, admet l’élue du 8e.
Bio express :
Sandrine Runel, 40 ans
• Née à Nîmes
• Études de Sciences politiques et d'urbanisme à Montpellier
• Fait la campagne de Georges Frêche en 2004
• Arrive à Lyon en 2005 pour travailler au sein de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale
• Élue au conseil général du Rhône en 2008
• Élue conseillère du 8e arrondissement et conseillère métropolitaine en 2014
[Article issu de notre hors-série spécial élections à retrouver ici]