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Photo d’illustration. ©Tim Douet

Emois autour de l'organisation des Primaires à Lyon

Elles n'ont pas encore eu lieu que déjà elles créent la polémique. Les Primaires socialistes se dérouleront les 9 et 16 octobre dans les bureaux de vote lyonnais. L'opposition municipale demandera des comptes à ce sujet, ce lundi après-midi, en conseil municipal.

Le sujet revient dans toutes les conversations politiques depuis quelques jours à Lyon. Qui va payer pour les primaires socialistes à Lyon ? Est-ce bien opportun d'ouvrir les écoles à un parti politique ? Les employés municipaux qui n'iront pas voter seront-ils sanctionnés ? Autant de questions qui interrogent en particulier les élus de droite. Ces derniers voient d'un mauvais œil "toute la publicité, en particulier médiatique, faite autour de cet événement. Cette volonté d'utiliser des lieux publics, c'est de la com !", s'énervait vendredi matin Inès de Lavernée, conseillère municipale UMP du 2e arrondissement, habituellement plus calme.

Mise à disposition de salles, le PS privilégié ?

Ce lundi, son groupe politique, emmené par le député UMP Michel Havard, interrogera le maire de Lyon. D'abord sur la mise à disposition de salles municipales. "Il faut se poser la question de manière globale une bonne fois pour toutes ! s'emportait le leader de l'opposition ce vendredi. Quand c'est l'UMP qui demande des salles municipales, il n'y en a pas de disponibles. Quand c'est le PS, on s'adapte, ce n'est plus possible !".

Et en effet, dans le rapport qu'il soumettra au vote des conseillers ce lundi, le maire de Lyon prévoit de "proposer un certain nombre de sites, sélectionnés selon leur disponibilité et leur capacité d'accueil dans des conditions optimales de sécurité. Il pourra s'agir d'écoles élémentaires, de gymnases, de salles ou locaux municipaux ou transférés aux arrondissements. Ces locaux seront prioritairement choisis parmi ceux servant habituellement de lieu de vote lors des élections".

Quand à savoir combien vont coûter les primaires socialiste à la Ville. Le maire a promis mardi dernier sur Jazz Radio que "le contribuable ne paiera rien, le PS s’occupe de tout". La délibération qui sera soumise au vote des conseillers municipaux ce lundi prévoit, dans le détail, de facturer 25 euros de l'heure aux agents chargés de la livraison et de l'enlèvement du matériel nécessaire dans les bureaux de vote, 19,50 euros aux agents chargés du montage et du démontage. Un forfait de 100 euros est prévu les 9 et 16 octobre pour le gardiennage, enfin l'entretien des bureaux de vote suite aux opérations électorales sera facturé 15 euros au PS. "Cela ne représente même pas une demi-heure de ménage", s'étonne Jeanne d'Anglejean, la tatillonne conseillère municipale du 2e arrondissement. Et je ne vous dit pas s'il pleut dans quel état seront les écoles....".

"Et si le FN voulait organiser des primaires, que diriez-vous ?"

Des bureaux de vote dans les écoles. Michel Havard s'inquiète de la mise à disposition des "écoles de la république" dans le cadre d'un scrutin partisan. "Quand les écoles sont mises à disposition dans le cadre de l'exercice de la démocratie, pas de problème, juge-t-il. Mais quand elles sont mises au service d'un parti, cela me gêne. Imaginez si le FN voulait organiser des primaires, que diriez-vous ?". Michel Havard note aussi que "les primaires, en France, ne sont pas inscrites dans la constitution, contrairement aux Etats-Unis. Elles ouvrent une brèche à laquelle il faut répondre" selon lui.

La radicale Fabienne Lévy renchérit : "ce scrutin n'est pas ouvert à tout le monde, puisqu'il faut avoir des valeurs de gauche pour y participer". Elle fait référence à la signature que les socialistes ont prévu de réclamer au moment du vote -sorte de déclaration sur l'honneur- qui vise à s'assurer que les participants portent bien des "valeurs de gauche".

Enfin, des interrogations subsistent parmi les membres de l'opposition sur le fichage des votants. "La CNIL a répondu sur le sujet, donc il est clos", estime Michel Havard, mais il reconnaît aussitôt être "un trop vieux militant pour ne pas savoir comment ça se passe". - "Ah bon, et comment ?" l'interroge un journaliste. "Personne n'est aveugle, Même si la liste des votants est détruite après le scrutin. Tout le monde sait qui a voté", explique-t-il.

Cet après-midi, l'UMP a promis de voter contre la délibération de l'exécutif "si Gérard Collomb ne nous donne pas l'assurance que 100% de la facture sera bien remboursée à la Ville par le PS", mais l'on voyait bien, vendredi, que les primaires socialistes soulevaient d'autres problèmes que le simple aspect financier.

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