Bruno Gollnisch pense que Queyranne sera vainqueur par défaut. Mais il n'exclut pas une mésentente entre les écologistes et les socialistes, venant brouiller le scénario écrit d'avance. Le débat sur l'identité nationale l'a selon lui aidé, aussi espère-t-il être présent au second tour.
Lyoncapitale.fr : Quel est votre objectif ? 10% pour avoir des élus ?
Bruno Gollnisch : Je pense que nous dépasserons les 10%, en Rhône-Alpes : nous avions réalisé 18,21% des voix en 2004. Mais cette barre des 10% qui empêche à quiconque qui fait moins d’avoir des élus à été concoctée pour flinguer le FN, comme toutes les listes qui se présentent seules. Or pour les autres listes d’extrême gauche, il suffit de passer les 5% pour entrer dans la hotte du PS et fusionner. .
Mais le nouveau scrutin uninominal en préparation serait encore pire pour vous…
On va de Charybde en Scylla. Ce serait une astuce pour empêcher au FN d’avoir des élus régionaux. Je crois en leur volonté de pratiquer toutes les scélératesses mais le temps va peut-être leur manquer. La seule chose qu’ils savent faire, c’est casser le thermomètre, mais la fièvre est toujours là.
Pensez-vous que le débat sur l’identité nationale, au final, vous a plutôt profité ?
Oui je le pense. Ils ont ouvert la boite de Pandore qu’ils se sont ensuite dépêché de fermer. Les gens ont parlé d’immigration, la parole a été libérée, légitimant nos thèmes.
Vous êtes élu depuis 1986. On n'a pas l’impression que les régionales vous passionnent...
Je n’entre pas dans cette campagne à reculons. Mais c’est vrai, j’aurais aimé passer la main et je suis allé chercher deux ou trois conseillers régionaux sortants tout à fait capables. Mais ils ont décliné l’offre. Ce sera, sauf circonstances exceptionnelles, ma dernière campagne régionale.
Lors de votre dernier meeting, on ne vous a pas entendu vous en prendre à François Grossetête. Elle ne vous fait pas peur ?
Françoise Grossetête est une élue assidue du parlement européen. Elle est humainement pas désagréable mais elle ne maîtrise pas bien les sujets régionaux. Surtout l’UMP dénonce les hausses d’impôts mais leurs élus ont fait preuve de complaisance et de lâcheté en votant 95% des dépenses. Ils ont redécouvert l’opposition quelques mois avant l’élection.
Un mot sur Queyranne et Meirieu ?
Queyranne, c’est une pointure. Mais il est surtout vainqueur par défaut. Et Meirieu est typique des pédagogues post-soixante-huitards. Je l’avais taquiné sur sa virginité lors du débat que vous avez organisez, mais il a toujours été dans la politique. A part les JO d’Annecy, les Verts ont toujours tout accepté sans barguigner.
Pensez-vous, comme on le dit, que l’élection est jouée et Queyranne déjà réélu ?
C’est probable. Mais je n’exclus pas que les rapports entre Europe Ecologie et le PS se détériorent au point de ne pas arriver à fusionner. Dans ce cas, nous aurions un triangulaire, ou une quadrangulaire si nous sommes qualifiés. Dans le cas d’une triangulaire, Grossetête a ses chances. S’il y a une quadrangulaire, plane une grosse incertitude.
Millon est actuellement devant la justice. Que vous inspire cette affaire ?
Il avait un logement de fonction à Charbonnières. S’il ne le voulait pas, il aurait dû prendre un appartement à ses frais. Mais tout de même, cette délibération a été prise publiquement. Le préfet n’a pas fait jouer le contrôle de légalité.
Et l’homme, qu’en pensez-vous ?
Il ne s’est pas bien conduit en ne respectant pas l’engagement qu’il avait pris. Au plan national, j’étais l’artisan de l’initiative visant à faire élire des présidents de droite qui, sinon, auraient été battus par des socialistes. Je suis rentré de Paris à sa demande pour le rencontrer à la Région. Nous avions formalisé six points d’accord et il fallait matérialiser cette convergence de vue vis-à-vis de nos électeurs. Je lui ai proposé une conférence de presse ou un communiqué commun. Il n’en a pas voulu. Il a préféré cette interpellation en séance. A mon avis, cette attitude fuyante et mensongère a aiguisé cette hostilité envers sa démarche.
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