Laurent Wauquiez 10.16 région 2
© Tim Douet

Enregistré à son insu, Laurent Wauquiez se lâche devant ses élèves

Révélé par l’émission “Quotidien”, un enregistrement du cours magistral de Laurent Wauquiez à l’EM Lyon dévoile le président du parti Les Républicain tirant à tout-va sur sa famille politique, Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron, Angela Merkel ou encore Gérald Darmanin

Laurent Wauquiez se souviendra de ses premiers pas de professeur. Alors que le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes donnait ce jeudi 15 et ce vendredi 16 février ses premiers cours à l’école de EM-Lyon Business School, un de ses élèves a enregistré la leçon à son insu. Censé délivrer un savoir “expert et de façon apolitique” dans un cours intitulé “enjeux de société”, le président du parti Les Républicains s’est laissé aller à quelques confidences et traits d’esprit qui ont été révélés dans l’émission Quotidien.

Le nouveau professeur avait pourtant averti ses élèves : “Pas de tweets, pas de posts sur les réseaux sociaux. Pas de transcription de ce que je dis. Sinon ça ne peut pas être un espace de liberté, et ce que je vais vous sortir sera juste le bullshit [les bêtises] que je peux sortir sur un plateau médiatique.” Peine perdue : l'enregistrement ouvre une fenêtre sur la pensée de Laurent Wauquiez.

Macron ? Un copieur. Sarkozy ? Paranoïaque. Angela Merkel ? Aucun Charisme.

S’ouvrant sur les chefs d’État, Laurent Wauquiez a usé devant ses étudiants d’un franc-parler qu’il risque de regretter. À l’en croire, Emmanuel Macron copierait ses spécificités vestimentaires : “Pour faire cool, il fait comme moi. Il se met en chemise, bras de chemise. Jamais un président de la République ne s’était mis en bras de chemise.” Pas question de faire des jaloux, Nicolas Sarkozy en prend également pour son grade quand son ancien ministre révèle qu’il “contrôlait les téléphones portables de ceux qui rentraient en Conseil des ministres. Il les mettait sur écoute pour pomper tous les mails, tous les textos, et vérifier ce que chacun de ses ministres disaient au moment où ils entraient en Conseil des ministres.” Quant à la chancelière allemande, Laurent Wauquiez n’hésite pas à l’attaquer sur son charisme, sans toutefois lui dénier quelques qualités de chef d’État : “Est-ce que vous considérez qu’Angela Merkel incarne le pouvoir ? Un peu moins ces temps-ci, mais oui. Vous avez déjà regardé son compte Instagram ? Croyez-moi, pour y trouver du charisme, il faut se lever de bonne heure.

Gérald Darmanin : “Cahuzac puissance dix !”

Le type sait très bien ce qu’il a fait, sait très bien ce qui va arriver.” Le type, c’est Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, qui a fait l’objet d’une plainte classée sans suite pour “viol” et d’une autre pour “abus de faiblesse”. “Il sait très bien ce qu’il a fait, glisse Laurent Wauquiez, je ne lui promets pas un grand destin. Parce que ça va faire très mal, et ça va devenir l’incarnation de ce qu’a été Cahuzac.” D’autant que le président Les Républicains estime que ces affaires ne sont “que le début ! Et donc il va tomber !

Mais les écueils judiciaires de Gérald Darmanin ne semblent pas faire l’unanimité dans les propres rang de son parti, confie Laurent Wauquiez : “J’ai eu toute une série de voix dissonantes qui ont dit : non, mais nous on trouve qu’il faut qu’il reste, présomption d’innocence...” Au point qu’il se soit demandé lors d’une séance de débat avec des membres de sa famille politique combien autour de la table se disaient “pourvu que ça ne m’arrive pas”.

La tentation de la théorie du complot ?

Concernant François Fillon et les affaires parues lors de la campagne présidentielle, Laurent Wauquiez se fait mystérieux, liant les révélations du Canard Enchaîné à une manœuvre d'Emmanuel Macron : “Que Fillon gagne la primaire et que derrière il le démolisse. Ça, je suis sûr et certain qu’il l’a organisé. Je pense qu’ils ont largement contribué à mettre en place la cellule de démolition. Je n’ai aucun doute que le machin a été téléguidé.

Après tant de digressions, il est enfin temps du début de la leçon. “On parlera beaucoup d’enjeux de sécurité, prévient le professeur, je ne suis pas un adepte de la thèse du complot, mais je pense qu’il est vraisemblable que dans les trois à quatre ans ça va péter très très mal et très très dur.” La suite aux prochains cours, prévus les 16 et 17 mars prochains. Reste à savoir si Laurent Wauquiez éduquera les élèves de l’EM Lyon de son franc-parler ou du “bullshit” digne d’un “plateau médiatique”.

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