Il livre à Lyon Capitale une analyse aussi dure pour François Hollande que bienveillante à l'égard Ségolène Royal.
Lyon Capitale : Quelles sont les raisons de votre défaite à la présidentielle ?
Jean-Jack Queyranne : Nous étions en face d'un candidat méthodique, bien organisé, ayant bien étudié l'évolution de la société française. Ségolène Royal, en quelques mois, a fait progresser le PS mais pas suffisamment son programme pour qu'il prenne vraiment en compte les besoins des Français. Ségolène a apporté des évolutions comme la valeur travail, la France métissée, l'ordre juste. Mais le programme socialiste était vraiment daté. C'était un pot-pourri des différentes fractions d'un PS.
Vous êtes très sévère avec le PS, et donc avec François Hollande.
Je suis très sévère avec le programme d'un PS qui n'a pas fait son aggiornamento. François Hollande, après l'échec de 2002 a surtout veillé à l'unité du parti. Le bon résultat des régionales, les mauvais résultats de la droite nous ont fait croire qu'on allait dans le bon sens. Mais le PS était de moins en moins en prise avec la réalité et a abordé le XXIe siècle avec un axe daté, dépassé. Ségolène Royal a compris qu'il fallait parler du travail et de la patrie et elle a su faire sortir les socialistes de leurs sections pour faire les débats associatifs.
Un programme PS périmé... Est-ce la seule raison de l'échec ?
Il y a eu aussi une mauvaise cohésion entre la candidate d'un côté et le parti de l'autre. Et là, la responsabilité est partagée.
Pour demain, quel est le leader naturel du PS ?
C'est trop tôt pour le dire mais le PS ne pourra pas se passer de Ségolène Royal. Il y a derrière 17 millions d'électeurs et une vraie ferveur populaire. C'est la porte-parole naturelle du PS aujourd'hui. Plus globalement, face à l'UMP, il y a besoin d'un grand parti de gauche.
Une social-démocratie à la DSK ?
L'expression est déjà dépassée. Elle est liée à l'Etat Providence et à des syndicats forts, ce qui n'est pas notre modèle.
Comment pensez-vous résister à la vague bleue pour les législatives ?
Je me prononce, vous pouvez l'écrire, pour un désistement des forces républicaines en faveur des candidats les mieux placés pour faire battre les candidats UMP
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