Eric Lafond : "Il va falloir faire mieux avec moins"

SERIE DU LUNDI - Investissements ferroviaires, politique éducative, aides aux entreprises : le vice-président départemental du MoDem décrypte le bilan de Jean-Jack Queyranne. Et entrevoit deux pistes majeures pour cette campagne : la maîtrise de l'endettement et une nouvelle approche du développement durable.

"Trois axes ont, selon moi, structuré le mandat de Jean-Jack Queyranne :

- La politique ferroviaire, déjà initiée sous Anne-Marie Comparini. La Région a voulu investir dans des infrastructures lourdes que Réseau Ferré de France ne voulait pas prendre en charge. Il fallait le faire. Mais la facture est lourde et on ne pourra pas continuer à ce rythme. La part de Rhônalpins qui prennent le train reste modeste. Je regrette qu'à la fin de ce mandat, on ne soit pas passé à une autre logique : celle d'optimiser les équipements existants. On fera des propositions dans ce sens. Par exemple sur une politique tarifaire plus ambitieuse ou sur la gestion des retards des TER.

- La politique éducative. La Région a décidé de permettre aux lycéens de développer des projets. C'est une volonté positive ; je doute toutefois de la méthode de donner de l'argent à tout le monde. En donnant la même somme à tous, on a l'impression de favoriser l'égalité. Mais ce n'est pas ça, l'égalité des chances. Je pense qu'il faudrait mettre l'accent sur les établissements qui en ont le plus besoin. Par exemple les lycées professionnels qui sont les plus mal lotis.

- Le Contrat d'aide et de retour à l'emploi durable (CARED) soutient les entreprises qui emploient des personnes en difficultés d'insertion. C'est une idée intéressante mais sa portée est modeste. Il faut l'évaluer, tout comme les 35 ou 36 dispositifs en œuvre en matière de développement économique. La Région éparpille aujourd'hui son action entre les clubsters, les pôles de compétitivité et les PME qui n'y sont pas assez associées. Il faut davantage les soutenir car elles peuvent créer de l'emploi. Il faut notamment les aider à sortir d'une logique de sous-traitance pour disposer de leur propre marché.

Enfin je veux faire deux observations. La Région commence à s'endetter. Les marges de manœuvres budgétaires (carte grise, part régionale de la Tipp) ont été utilisées à fond. Pour autant la situation financière n'est pas favorable. Demain, avec la réforme territoriale, il y aura moins d'argent. Il va falloir optimiser les politiques existantes. Faire mieux avec moins.

Ensuite le développement durable. Les aides individuelles pour changer les comportements, comme pour les panneaux solaires, ne suffisent pas. Il est plus pertinent de mettre en avant deux ou trois grandes politiques publiques qui auraient un effet d'entraînement sur notre économie. Par exemple une action forte sur les déchets qui favoriseraient la recherche sur de nouveaux matériaux et l'émergence d'énergies alternatives".

Tête de liste MoDem, Azouz Begag n'a pas répondu à notre demande d'interview.

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