ENTRETIEN - Après sa tribune controversée cet été sur les expulsions de squats et camps de Roms à Villeurbanne (lire ici), le maire de la deuxième ville du Rhône répond à nos questions sur l'intégration des Roms dans le Grand-Lyon. Loin de rester inactif, il a demandé au préfet d’organiser une conférence d’agglomération sur le sujet, réunissant tous les acteurs concernés par le logement, l'accueil et l'insertion de ces populations.
Lyon Capitale : Après avoir écrit dans le Monde le 14 août que vous souteniez les démantèlements de campements illicites de Roms, qu'avez-vous pensé, fin août, de la levée d'un certain nombre de barrières à l'emploi de ces populations en France, décision du gouvernement socialiste. Est-ce une bonne chose selon-vous ?
Jean-Paul Bret : Oui, je n'y suis absolument pas opposé mais comme je l’ai rappelé à plusieurs occasions ces dernières semaines, cette mesure ne permettra probablement pas de régler la situation de nombreuses familles dans l’immédiat. Il est urgent que les institutions européennes prennent leurs responsabilités et engagent avec la Roumanie et la Bulgarie, les deux principaux pays dont les Roms de l’agglomération sont les ressortissants, des négociations pour qu’ils soient intégrés chez eux. Et si l’ensemble des pays d’Europe doivent participer à un programme européen d’intégration de Roms, il faut se dire que cela prendrait du temps : il y a le temps court de l’urgence, et le temps nettement plus long de l’intégration.
Qu'avez-vous pensé du fait que le gouvernement demande aux collectivités de réfléchir à l'insertion par le logement des Roms en local. Êtes-vous favorable aux villages d'insertion, traitement communautaire de cette question ? Sachant que le Grand Lyon (O. Brachet) est contre. Aurez-vous les moyens en tant que maire de la deuxième commune du Rhône d'en ouvrir un prochainement ?
Une chose est sûre, les villes subissent, malgré elles, depuis 10 ans maintenant, l’installation de campements. Mais ce n’est pas parce que ces squats de fortune sont installés sur leur territoire, que les villes doivent assumer toutes les responsabilités, organiser et assumer la charge des solutions alternatives, comme les villages d’insertion. J’ai écrit à plusieurs reprises aux préfets qui se sont succédés pour leur demander d’organiser une conférence d’agglomération. De la même manière que la France ne peut pas agir de façon isolée s’agissant de ressortissants européens, une ville, ne peut pas se lancer seule dans un quelconque programme. L’Etat doit proposer, mobiliser des ressources à l’échelle des départements ou des régions, et les villes accompagner. Chacun son rôle !
L'expérience des préfabriqués financés par Alain Sitbon et le préfet l'hiver dernier à Villeurbanne (lire ici), ce n'était donc qu'un programme temporaire ?
Exactement, c’est un dispositif mis en place dans le cadre du plan froid, intégralement financé par l’Etat, car l’hébergement d’urgence est de son ressort. Les personnes qui ont été hébergées dans ce village ont été orientées par le 115, d’ailleurs quelques familles roms ont bénéficié du dispositif. Le village a fermé ses portes en avril, après avoir bénéficié d’un prolongement d’un mois.
Avez-vous une idée de comment loger les Roms en France en attendant que des droits sociaux s'ouvrent à eux (minimum un an ou deux de fiches de payes et de logement autonome) ?
Des solutions pérennes et plus dignes sont naturellement souhaitables : on ne peut pas vouloir que des personnes aient comme unique horizon la vie d’un campement. Toutefois, pour une grande majorité d’entre elles, l’accès à un logement social n’est pas envisageable dans l’immédiat. D’autres solutions doivent être recherchées en accord avec les intéressés et les associations qui les accompagnent et en adéquation avec leur mode de vie.
Par quoi passe la solution du logement des Roms en France selon vous aujourd'hui ?
Tout dépend. S’agit-il de trouver des solutions de logement pour des personnes qui souhaitent s’établir durablement en France ? Ou des solutions pour des familles qui viennent en transit, dans le cadre d’une activité saisonnière ? Les solutions de logement peuvent varier. Dans le premier cas, notamment, il faudra accompagner ces familles vers l’emploi, et les encourager à apprendre la langue de leur pays d’accueil. Dans le second, il s’agirait davantage de mettre en place des installations adaptées à ces pratiques itinérantes.
Lire aussi :
au vue des problèmes financiers de la france , le ps devrait arrêter de jouer les bons samaritains avec nôtre argent .. les roms doivent être expulsés , il est intolérable de voir fleurir des campements de partout. si nous-mêmes nous faisions cela chez eux quel serait le comportement de leur gouvernement?? on ne fait qu'ajouter des problèmes à nos problèmes .. plus de 3 000 000 de chômeurs , les loger où ??? , ils sont dans le besoin malgré cela ils continuent à avoir des gosses , ils jouent sur la corde sensible des crédules , prendre les gens pour des c.. c'est leur sport favori.. chez nous, certains de nos anciens sont dans le besoin , on fait quoi?? rien.. toujours à vouloir s'occuper des autres , ras le bol... on augmente les impôts etc... au moment où il faudrait diminuer les dépenses, avec les roms on va encore augmenter la dette. la France n'est pas un dépotoire!!!!
'Une chose est sûre, les villes subissent, malgré elles, depuis 10 ans maintenant, l’installation de campements. ' il y a eu des programmes européens pour le développement dans les pays d'origine : cela donne quoi ? On va continuer encore longtemps ? Intégrer les Roms à quoi ? à la crise économique ? Les ajouter à la liste des demandeurs de logements sociaux ? les insérer dans la liste des chômeurs ? ou repeupler les campagnes désertées ?? Cela n'a pas de sens, les ré-ré-expulsés non plus ! Il faut prendre le problème à la source et faire en sorte qu'ils n'errent plus dans toute l'Europe dans des conditions sanitaires, sociales déplorables.