Les socialistes rhodaniens ont soutenu ce mardi à l'Assemblée nationale le texte réformant le marche du travail. A l'UMP, les positions semblaient diverger. Georges Fenech y voyait une "véritable avancée en matière d'emplois" tandis que Philippe Meunier regrettait qu'on ait "voulu faire plaisir à tout le monde". Ils se sont pourtant tous les deux abstenus.
Par 250 voix pour, 26 contre et 278 abstentions, l'Assemblée Nationale a adopté ce mardi le projet de loi instituant plus de flexisécurité, texte découlant de l'accord entre les partenaires sociaux signé en janvier dernier. S'il venait à être adopté au Sénat, ce projet permettrait aux salariés de conserver leur droit au chômage en cas de reprise d'emploi à temps partiel, d'avoir pour tous une complémentaire santé ou d'envoyer un ou deux représentants au conseil d'administration des sociétés de plus de 5000 personnes. En contrepartie, les employeurs voient les durées de recours suite à un licenciement réduit à deux ans, et peuvent procéder à des baisses de salaires et du temps de travail en cas de difficultés économiques avérées. De plus, les CDD de moins de trois mois sont dans certains cas surtaxés.
"Redonner du poids aux syndicats"
Sans surprise, les députés de gauche du département ont soutenu la réforme du marché du travail. "Une avancée", pour Pascale Crozon. Helène Geoffroy retient la généralisation des complémentaires santé et la participation des salariés représentés au conseils d'administration. "L'objectif est de redonner du poids aux syndicats pour qu'ils puissent négocier. Les salariés vont désormais avoir accès aux bases de données de l'entreprise, sur les ressources humaines ou les investissements", explique la Vaudaise. Yves Blein et le radical Thierry Braillard ont aussi dit oui. Jean-Louis Touraine n'a pas pris part au vote.
"Je peux très bien voter un accord voulu par la majorité"
A droite, les élus balançaient ce mardi matin entre abstention et vote favorable. "Je trouve que cet accord constitue une véritable avancée en matière d’emplois", nous a confié Georges Fenech. "Il y a de bonnes choses et des moins bonnes dans cet accord mais je serai plutôt d'avis de le voter. Il amène notamment plus de souplesse pour les entreprises en difficultés. Je peux très bien voter un accord voulu par la majorité en place, il y a un besoin d'avancer en France", explique Christophe Guilloteau. Et pourtant, à l'heure du vote, les deux se sont abstenus. "Il y a eu des amendements retenus qui dénaturent l'accord", soutient Georges Fenech.
Que le gouvernement "prenne ses responsabilités"
Dominique Nachury avoue ne pas avoir "assisté à la fin du débat jeudi dernier". "Je dois faire le point lors d'une réunion avant d'aller voter à l'Assemblée. Si cet accord est dénaturé par des dispositions alors je suis plutôt défavorable. Mais je me porterai plus sur l'abstention", nous a-t-elle raconté mardi matin. Elle s'est en effet abstenue. D'autres sont plus critiques : "Cet accord a été complètement dénaturé de son essence première devenant un débat unique entre la gauche et la gauche", regrette Philippe Cochet qui s'abstiendra. Philippe Meunier a pensé voter contre. "Ce texte, dans l'ensemble, ne me convient pas", nous a-t-il dit. "On a voulu faire plaisir à tout le monde", déplore le député de l'Est lyonnais qui aurait préféré que le gouvernement et le Parlement "prennent leurs responsabilités", avec un texte de leur cru.
Qu'en est-il de la position de Patrice Verchère, député de la 8e du Rhône ?