Interrogé par Sud Radio, l’élu rhônalpin Bruno Gollnisch estime que, si le Front national gagnait les élections après qu’une hypothétique dissolution de l’Assemblée aurait été prononcée, le président de la République serait tenu d’investir un gouvernement représentant cette nouvelle majorité.
Pour ou contre la dissolution ? L’eurodéputé frontiste et élu du conseil régional de Rhône-Alpes Bruno Gollnisch s’y montre extrêmement favorable. "Le chef de l’État et le Gouvernement n’ont plus la confiance des Français. S’ils l’ont eue, ils l’ont perdue, explique-t-il au micro de Sud Radio. Ce n’est pas le fait de changer deux ou trois ministres qui va changer la donne. La Constitution est claire. L’article 12 permet au peuple de modifier la composition de la représentation nationale. Quand 6 millions d’électeurs sont représentés par deux députés, ce n’est pas sérieux."
Alors que, selon un sondage publié dans Le Parisien, deux tiers des Français appellent le président de la République à dissoudre l’Assemblée nationale, Bruno Gollnisch imagine déjà que cette décision pourrait être plus que bénéfique à son parti. "Il n’est pas absolument impossible que nous accédions aux responsabilités du pays", parie-t-il, notant que "l’opposition UMP est divisée, empêtrée dans différents scandales".
Pourrait-il d’ailleurs s’allier à la formation de Nicolas Sarkozy pour créer une majorité ? Il estime plutôt que ce sont des éléments de la gauche comme de la droite qui viendront à son parti, qu’il juge en bonne santé.
Gollnisch envisage de “former un gouvernement”
Serait-il prêt à rentrer dans un gouvernement de cohabitation ? "Je n’envisage pas d’y rentrer. J’envisage que nous en formions un. Le président de la République est tenu politiquement d’investir un gouvernement qui a la confiance du Parlement. Si le Front national, éventuellement avec des alliés, gagnait les élections, bien évidemment le président de la République serait tenu d’investir un tel gouvernement. À ce moment-là, il devra se soumettre ou se démettre. Soit c’est pour lui une situation insupportable et il se démet, soit il se soumet à la volonté exprimée par les Français."
Il n’y aurait d’ailleurs rien d’anormal pour Bruno Gollnisch à ce que la dissolution soit prononcée : "La dissolution est un mécanisme constitutionnel. Ce n’est pas un putsch, pas un coup d’État, pas une crise de régime. C’est un recours au peuple. Comment pourrait-on dire qu’en ce moment il n’est pas justifié ?"
Plus les verts et les frondeurs parleront meilleures(hélas) seront ses chances.