Le Premier ministre a annoncé le déblocage de plusieurs milliers d'euros pour le centre de formation de l'Union des métiers de la métallurgie, à Lyon, ce mercredi. Il a rappelé les "mesures d'urgence" prises par l'Etat en matière d'emploi et de formation professionnelle. Récit.
Comme Nicolas Sarkozy l'avait annoncé jeudi dernier à Lyon, lors de ses vœux aux forces économiques, et alors que les chiffres du chômage parus hier révèlent une nouvelle hausse, le Premier ministre, François Fillon est venu à Lyon ce mercredi, rappeler les "mesures d'urgence" prises récemment par l'Etat en matière de formation professionnelle et d'emplois, sensées enrayer le chômage.
Pour ce faire, le chef du gouvernement a choisi un lieu emblématique des efforts consentis par les entreprises pour former leurs salariés, l'Institut des ressources industrielles (IRI) de Lyon, financé par l'Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) Rhône. Ce dernier forme chaque année 1200 apprentis dont 50% d'ingénieurs, tous insérés rapidement dans la vie professionnelle. Les chômeurs en reconversion professionnelle en profitent de plus en plus, à défaut de jeunes apprentis. Malgré les bons résultats du centre, certaines formations de pointe peinent encore à recruter (génie climatique, tuyauterie industrielle...).
"Former plutôt que licencier"
Après une visite des ateliers, avec Nadine Morano et Nora Berra sur les talons, la ministre de l'apprentissage et de la formation professionnelle, chaussures à talons vernis et french manucure à paillettes au milieu des bleus de travail, et la secrétaire d'Etat à la Santé, "la locale de l'étape". Michel Mercier, garde des sceaux et président du conseil général, Gérard Larcher, président du sénat et Dominique Perben, député du Rhône, l'accompagnaient également. Le chef du gouvernement a terminé son déplacement en prononçant un discours devant 300 personnes sur le thème de la formation professionnelle et de l'emploi. Rappelant que l'Etat voulait "former plutôt que licencier" en supprimant notamment "les obstacles juridiques qui empêchent les salariés de se former pendant les heures non travaillées de l'activité partielle".
François Fillon a rappelé aussi que le gouvernement avait pris des mesures d'urgence en matière d'emplois lors du sommet social convoqué à l'Elysée le 18 janvier. L'Etat s'apprête selon lui à "débloquer une enveloppe de 150 M d'euros pour mieux former les demandeurs d'emplois", en particulier "les demandeurs d'emplois de très longue durée (plus de 2 ans)". Les autres bénéficieront de trois mesures : "la prorogation du dispositif de la rémunération de fin de formation qui permet de rémunérer les demandeurs d'emplois en formation longue et dont la durée excède leurs droits à indemnisation chômage" (30 000 demandeurs d'emplois); "le financement de 16 000 entrées en formations supplémentaires", et enfin "l'expérimentation du contrat de sécurisation professionnelle pour les salariés en fin de CDD ou en mission d'intérim et contrat de chantier" étendue à 9 000 chômeurs.
Le centre de formation bénéficiera des Investissements d'avenir
François Fillon a demandé aux entreprises de répondre à leur part du contrat, se félicitant que "le secteur de la métallurgie {ait} pris l'engagement paritaire de faire progresser le nombre de contrats en alternance pour atteindre 40 000 à la fin de l'année" au niveau national.
Pour finir, le Premier ministre a révélé que le centre de formation (IRI) avait été choisi avec quatre autres centre de formation français pour bénéficier des crédits du programme Investissements d'avenir, "500 millions d'euros" destinés à appuyer "une cinquantaine de projets innovants et développer 15 000 places d'hébergement". L'IRI bénéficiera de crédits afin de financer la construction d'un nouveau bâtiment, de "développer de nouvelles actions de formation dans des secteurs connexes à celui de l'industrie" et de "d'accroître le nombre d'ingénieurs formés en alternance" a annoncé François Fillon.