L’Auvergnat Brice Hortefeux approuve la fusion de Rhône-Alpes avec l’Auvergne décidée par le Gouvernement. Mais les Rhônalpins Françoise Grossetête et Mathieu Darnaud décrient la méthode.
> Mathieu Darnaud (UMP)
Maire et conseiller régional de Rhône-Alpes
“Il y a eu zéro concertation”
“On peut imaginer que cette fusion Rhône-Alpes-Auvergne peut avoir du sens si on a un lien de convergence sur l’étendue de nos territoires. Mais aujourd’hui, on se retrouve avec un projet flou et bancal. Par exemple la région Rhône-Alpes-Auvergne et ses 7,5 millions d’habitants et une région comme l’Aquitaine qui a été, à peine, touchée. Il faut avoir une cohérence démographique en France.
“Et puis, il y a eu zéro concertation. On est surpris de se retrouver au pied du mur. Il faut offrir une concertation entre les deux régions pour voir ce qu’il y a en commun, pour qu’on puisse assurer un équilibre entre les territoires urbains et ruraux. Il faut donner du sens.
“Au final, je suis très frustré, car on parle ici de la forme avant le fond. Maintenant, on attend de savoir comment va-t-on mettre en place cette “super-région”. Quelle va être la cohérence entre Lyon et Clermont ? Comment va-t-on articuler nos territoires ruraux et urbains ? Comment connecte-t-on les activités, les transports, par exemple ? Ici plane un flou artistique absolu qui n’aide ni les élus ni les citoyens.”
> Brice Hortefeux (UMP)
Député européen et conseiller régional d’Auvergne
“Une cohérence économique”
“Il existait trois possibilités pour l’Auvergne : soit une fusion Auvergne-Limousin, soit la création d’une collectivité Massif-Central, soit la fusion avec Rhône-Alpes. Cette dernière solution a une cohérence économique et, dans plusieurs cas, administrative. Mais je serais favorable à une consultation de la population si possible et, au moins, des élus locaux.
“Aussi, cette fusion Rhône-Alpes-Auvergne sonne comme un désaveu pour René Souchon, président PS du conseil régional d’Auvergne, qui souhaitait une fusion entre l’Auvergne et le Limousin. Encore une fois, il se voit désavoué par son propre parti.”
> François Grossetête (UMP)
Députée européenne et conseillère régionale de Rhône-Alpes
“Beaucoup d’improvisations au Gouvernement”
“Sur le fond, je suis plutôt favorable à cette révision de la carte des régions. Il faut regrouper, mutualiser nos forces pour être plus fort sur le plan économique, notamment face à nos voisins européens. Par contre, sur la forme, je trouve qu’il y a beaucoup d’improvisations de la part du Gouvernement et un manque de concertation. C’est regrettable. Par exemple, je ne comprends pas la disparité entre des régions importantes et d’autres qui ne sont plus rien, comme l’Aquitaine. Il faut une vraie concertation pour arriver à quelque chose de cohérent sur le territoire national.”