pascal terrasse

Fusion Drôme/Ardèche : Collomb renvoyé dans ses cordes

Dans une interview à Acteurs Publics, le maire de Lyon avait proposé la disparition du Rhône et la fusion de la Drôme et de l'Ardèche. Les présidents socialistes des conseils généraux concernés ont accueilli ces idées avec un "étonnement amusé". Gérard Collomb espère l'effacement du Département du Rhône face à la montée en puissance de la métropole.

C'est avec un "étonnement amusé" que les présidents PS des conseils généraux de Drôme et d'Ardèche ont accueilli les propositions de reformes territoriales de Gérard Collomb. Dans une interview à Acteurs Publics, le maire de Lyon lance : "j'aimerais qu'en Rhône-Alpes, la Drôme et l'Ardèche fusionnent". "Dans le Rhône où l'agglomération couvre les deux tiers du département, on ferait une communauté d'agglomération du côté du Beaujolais, une autre du côté de Tarare et nous n'aurions plus besoin du département", ajoute-t-il. Voilà qui pulvériserait du même coup Michel Mercier, le président du Département à qui il s'oppose souvent.

Collomb sur la même ligne que Perben

didier guillaume ()

Le Garde des Sceaux s'est bien gardé de répondre. En revanche, Didier Guillaume (photo ci-contre) et Pascal Terrasse, présidents des conseils généraux de la Drôme et de l'Ardèche, ont réagi au quart de tour, se fendant d'un communiqué. "C'est une bonne nouvelle pour nos deux départements et pour le Sud de Rhône-Alpes de savoir que le maire de Lyon se préoccupe de notre avenir", commencent-ils, ironiques. "Qu'il se rassure, poursuivent-ils. L'entente entre la Drôme et l'Ardèche est étroite et la coopération interdépartementale est efficace". Et d'énumérer les sujets de collaboration tels l'aménagement numérique du territoire, le co-voiturage ou l'enseignement supérieur. Didier Guillaume rappelle qu'une séance de l'Assemblée bi-départementale réunit les élus des deux collectivités.

pascal terrasse ()

"La libre-administration des collectivités, pilier de notre République, ne souffre aucune ingérence. Notre choix n'est pas celui d'une 'fusion acquisition' mais de la coopération constructive au bénéfice des citoyens", ajoute Pascal Terrasse (photo ci-contre), dans le communiqué.

La proposition de Gérard Collomb renvoie au débat de 2009, au moment de la constitution d'un comité pour la réforme des collectivités locales, présidé par Edouard Balladur. Plusieurs pistes avaient été envisagées, comme la fusion entre l'Auvergne et Rhône-Alpes ou celle entre la Savoie et la Haute-Savoie. Le rapprochement entre l'agglomération lyonnaise et le département du Rhône avait été défendu par Dominique Perben qui siégeait au comité - une proposition équivalente à celle de Gérard Collomb aujourd'hui. A l'époque, certains demandaient la disparition de l'échelon départemental, d'autres seulement pour les départements englobant de grandes agglomérations. Ces pistes allaient dans le sens de la rationalisation de l'action publique, mais la réforme, ambitieuse dans son principe, a plutôt accouché d'une souris.

Ce n'est pas un hasard si Gérard Collomb relance cette idée alors même qu'il essaie de lancer un pôle métropolitain (lequel a d'ailleurs été créé par ce même comité Balladur). Dans l'esprit du maire de Lyon, cette métropole supplanterait le département et prendrait des prérogatives économiques à la Région. On l'imagine, Collomb se verrait bien à la tête de cette nouvelle institution.

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