J'ai le sentiment que l'événement créé mercredi va donner le petit coup de pouce décisif dans un scrutin serré". Jeff Gagneur, le candidat socialiste au deuxième tour de la législative partielle de dimanche prochain (11e circonscription) croit plus que jamais en ses chances après la visite "triomphale" de Ségolène Royal il y a deux jours et le meeting de son ex, François Hollande, le soir même. "Raymond Durand pensait nous impressionner en venant sur le marché avec une trentaine de militants... Ils ont été complètement latéralisés par la marée humaine qui nous accompagnait avec Ségolène et qui criait "victoire, victoire". Ils sont repartis la tête basse".
Givors se réveillera-t-elle lundi avec un député socialiste ? Médecin généraliste, adjoint au développement durable et aux déplacements urbains, Jeff Gagneur avait cru que ses rêves d'Assemblée nationale s'étaient définitivement envolés en juin dernier, après son échec face au sortant Georges Fenech. Quelques imprudences comptables du député UMP lui ont valu une invalidation, avec interdiction de se représenter avant un an. Et Jeff Gagneur s'est ainsi vu offrir une deuxième chance, que ce militant de terrain et homme de conviction méritait certainement.
Si les "éléphants" du PS se sont déplacés en troupeau pour le soutenir, c'est que son élection dimanche aurait forcément une portée nationale. Depuis 20 ans, la circonscription de Givors a toujours choisi un député défendant les couleurs de la majorité nationale. Georges Fenech (UMP) a ainsi été réélu assez facilement l'année dernière. En un an, le contexte a radicalement changé. La Sarkozie n'est plus triomphante. L'UMP s'est même effacée au profit d'un candidat du Nouveau Centre, Raymond Durand. Maire de Chaponnay depuis 30 ans, "homme de terrain", il a préféré faire appel à Bernard Laporte pour répliquer à Royal et Hollande : "Il a parlé rugby, un peu de politique. Gagneur ne parle que du national, moi des problèmes de la circonscription. Même si je dis qu'il faut continuer les réformes engagées, si on veut que la France bouge demain." Durand se voit comme un député intérimaire, mais de longue durée : "Georges Fénech reviendra dans 4 ans. Et il sera de nouveau député. Ça ne me pose pas de problème".
Après un hiver pourri à l'Elysée, une victoire de Durand serait le signe que les efforts de "modestie" faits par Sarkozy au printemps commencent à payer. Une victoire de Gagneur indiquera au contraire que le Président n'a pas fini de ramer...
Gagneur - Durand, un duel test pour Sarkozy
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