Une phase de concertation se lance le 17 juin pour complètement revoir les abords et le hall de la gare. Objectif : empêcher une asphyxie qui semble inéluctable.
Réaménagement de la rue Garibaldi, érection de la tour Incity, prolongement de la ligne de tramway T4 : le secteur Part-Dieu connaît de profondes mutations. Le cœur du réacteur, comprenez la gare elle-même, va aussi être bouleversé. Les études de faisabilité terminées, une phase de concertation se lance, à partir du 17 juin.
Réaménagement des places
Le Grand Lyon va présenter dans les jours qui viennent son plan d'action. On en connaît les grandes lignes, en particulier la reconfiguration des places Francfort et Béraudier, situées aux deux entrées de la gare. Sera notamment démoli le petit immeuble situé le long du boulevard Vivier-Merle. C'est de ce côté que sera créé un espace souterrain d'échange entre la gare et le métro. La communauté urbaine songe aussi à aménager un dépose-minute côté Est, le long de la rue de la Villette. Mais ce n'est pas tout : la SNCF et Réseau ferré de France (RFF) mettent aussi au pot.
C'est un investissement global de 180 millions d'euros qui est programmé d'ici à 2021. Il y a urgence : “C'est une gare dimensionnée pour 35 000 voyageurs/jour, qui en compte aujourd'hui 120 000. C'est notamment la plus grosse gare de correspondance de France. En 2030, on attend plus de 200 000 voyageurs/jour”, explique Lionel Grand, directeur du projet Lyon Part-Dieu chez Gares et Connexions, branche de la SNCF. Avant de lancer la construction d'une éventuelle gare souterraine à la barcelonaise (coût : plusieurs milliards d'euros), ce plan est celui de la dernière chance pour la Part-Dieu.
Une nouvelle voie L
Après la voie K, ouverte en 2011, la gare se dotera d'une voie L, à l'horizon 2021, complètement à l'est. “Cela va permettre de desserrer les autres voies, qui sont très utilisées”, indique Corinne Faure-Colineaux, chargée de projet chez Réseau ferré de France (RFF). Pour y parvenir, il faudra faire de la place : raboter le talus, racheter les espaces aujourd'hui détenus par les locataires automobiles, et élargir le pont-rails au-dessus de la rue Paul-Bert. “Cette voie fera 800 mètres de long”, précise la chargée de projet. Coût des travaux : 83 millions d'euros.
Une entrée sud à la Part-Dieu
Le problème se pose aussi au rez-de-chaussée, où il faut parfois jouer des coudes pour accéder jusqu'aux trains. D'abord, la Part-Dieu va se doter d'un nouvel accès, côté sud, par l'avenue Pompidou (photo ci-dessus). Six escalators, escaliers et ascenseurs conduiront directement aux quais, sans passer par le hall commun. Sur l'axe routier, la circulation automobile sera réduite à deux voies (contre quatre aujourd'hui), ainsi que deux bandes cyclables. D'après les prévisions de RFF, 20 % des voyageurs utiliseront ces accès pour prendre leur train.
Reste le hall d'accueil, beaucoup trop exigu pour accueillir autant de transits piétons. Pour faire place nette, les espaces de vente ainsi que les boutiques attenantes vont migrer dans une galerie marchande, créée à l'entrée ouest de la gare. Parallèle aux quais, le long de Vivier-Merle, celle-ci fera la jonction avec l'avenue Pompidou, passant derrière le complexe hôtelier. Les travaux seront lancés en 2016, pour un achèvement prévu en 2021. Une galerie identique pourrait aussi être créée de l'autre côté, le long de la rue de la Villette. D'autres bouleversements sont envisagés pour l'après-2021. “L'ensemble des circulations à l'intérieur de la gare sera alors revu”, explique Lionel Grand. Les escalators intérieurs devraient notamment changer d'emplacement.
Réduire de moitié l'avenue Pompidou ? Elle est déjà paralysée. Comment feront les bus (il y a C9 et il est prévu d'amener C1 et C2) ? On est en train de couper l'est du 3ème arrondissement du reste de la ville. Le cours Lafayette et la rue de Bonnel sont ouest-est. La rue Paul Bert n'a qu'une voie est-ouest (une ancienne voie de bus). Il ne restera donc qu'une voie sur Pompidou et deux sur Félix Faure. Par contre, on s'occupe de faire des voies vélo... pour les bus, ceinture !
Chère Maggaly,Une double bande cyclable prend moins de 2,40m, soit moins qu'un couloir de bus dit 'étroit' (3,50m). En outre la création d'itinéraires cyclables est une obligation légale pour toute réfection ou rénovation de voie urbaine, quelle qu'elle soit. Le vélo ne prend pas de place aux transports en commun, et les aménagements récents montrent que la cohabitation se passe bien quand les pouvoirs publics appliquent la loi (pas comme sur la ligne T2 par exemple).
'Avant de lancer la construction d'une éventuelle gare souterraine à la barcelonaise (coût : plusieurs milliards d'euros), ce plan est celui de la dernière chance pour la Part-Dieu.' : peut-on en savoir plus ? Qui a demandé ce projet ? c'est de la rumeur ou cela existe-t-il vraiment ? Si on enterre la gare, il faut enterrer les voies : alors pourquoi créer la voie-L ? cela semble bizarre…
Du nouveau à la Part Dieu tant mieux! Mais dans quel but? Pour une ville, la 2e de France, et qui veut avoir un rayonnement international on peut avoir un peu d'ambition pour sa gare. Il faut dépasser les enjeux simplement lyonnais et situer la gare tel un outil au service de la région au moins.. Quels acces? (ex:quels cauchemars les parkings minutes pour un non lyonnais!) Quels lieux au service du voyageur? Quelle signalétique? Quelles dessertes? Posons les questions avant d'avoir les réponses!
Il est toujours bon de rappeler que la 2° ville de France est Marseille avec +de 800000 habitants. Que la 2° agglomération de France est celle de Lyon avec + de 1M 200 000 habitants et 2M 100 000 habitants (aire urbaine). Enfin que la gare de la Part-Dieu a un trafic très supérieur à celui de Marseille.
Merci Kasneh. Bien entendu je ne parlais pas de ville dans mon propos. La notion de ville ou de commune n'a pas de sens pour une gare comme la Part Dieu, sa zone d'attraction directe est au moins l'aire urbaine voire la région. D'ailleurs la région devrait être un acteur majeur des évolutions proposées en concertation avec le Grand Lyon.